Diabète et méchant

Tout espérer, ne rien attendre.

ALLERGIES AU FREESTYLE LIBRE : LA RESPONSABILITÉ DE L’ISOBORNYL ACRYLATE (ET D’ABBOTT) SE CONFIRME

Réaction allergique au FreeStyle Libre d'Abbott - Dermite allergique de contactMerci infiniment à Michel S. de nous avoir fait parvenir les publications scientifiques résumées ci-dessous.

Dans un précédent article, nous présentions les conclusions d’Anne Herman, Olivier Aerts et al. incriminant l’isobornyl acrylate (IBOA) dans le déclenchement d’au moins une partie des dermites allergiques de contact observées chez un nombre croissant d’utilisateurs du FreeStyle Libre d’Abbott. Un nouvel article publié en mars 2018 par Olivier Aerts et deux chercheurs allemands, Stefanie Kamann et Lutz Heinemann, confirme et prolonge la démonstration initiale.

Voici les points-clefs de cette dernière publication.

L’adhésif du FreeStyle Libre n’est pas responsable des allergies à l’isobornyl acrylate

Contrairement à Abbott, qui s’est montré comme toujours peu coopératif, le fournisseur de l’adhésif du FreeStyle Libre, Adhesive Research Glen Rock, a accepté de communiquer aux chercheurs la composition de son produit moyennant un engagement de confidentialité, et leur a même fourni des échantillons des différentes parties de l’adhésif. Il a ainsi pu être établi que l’adhésif en question ne contenait pas d’isobornyl acrylate et ne déclenchait pas de réaction allergique chez le patient de référence.

L’isobornyl acrylate responsable d’allergies provient du capteur Abbott lui-même

En revanche, des tests spécifiques conduits sur le patient de référence et sur deux autres patients ont montré que ceux-ci présentaient bien une allergie à l’isobornyl acrylate, selon toute probabilité contenu dans la coque du capteur Abbott lui-même. En conséquence, les chercheurs recommandent que l’isobornyl acrylate, actuellement absent des batteries de tests standards utilisées en allergologie, y soit ajouté dans les meilleurs délais.

La prévalence actuelle et future des allergies induites par le FreeStyle Libre est probablement sous-estimée

Sans citer la moindre source ni expliquer comment ce chiffre a été calculé – mais tout en reconnaissant que le nombre de signalements d’effets indésirables, pour 70% cutanés, est en nette augmentation – l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) avance le chiffre de « 0,4% d’utilisateurs [du FreeStyle Libre] ayant déclaré une réaction cutanée nécessitant une prise en charge médicale ».

Toutefois, Stefanie Kamann, Olivier Aerts et Lutz Heinemann indiquent que, dans la mesure où l’on ne dispose encore que de très peu de recul sur l’usage du dispositif, où la dermite allergique de contact peut mettre des mois ou des années d’exposition à se manifester et où beaucoup de cas passent probablement inaperçus faute d’être rapportés par les patients et/ou leurs professionnels de santé, il est très difficile à ce stade d’établir des statistiques fiables sur le nombre de patients qui ont été, sont ou seront sensibilisés à l’isobornyl acrylate par le FreeStyle Libre d’Abbott, mais que ce nombre est probablement destiné à augmenter à mesure que le temps passe et que l’usage du dispositif se répand. Or cette sensibilisation n’a rien d’anodin, puisqu’une allergie de ce type, une fois installée, persiste toute la vie sans qu’aucune désensibilisation soit possible et que des réactions croisées ont été observées, par exemple avec la pompe patch Omnipod.

Rappelons par ailleurs que le problème des allergies et intolérances cutanées aux dispositifs médicaux utilisés dans le traitement du diabète dépasse largement le cas particulier du FreeStyle Libre et de l’isobornyl acrylate, et qu’il semble globalement très sous-estimé tant par les fabricants que par les autorités et professionnels de santé. À titre d’exemple, un autre article, publié en juin 2018 et signé Laurel Messer et al., effectue une revue de la littérature sur les diverses réactions cutanées dues aux cathéters de pompe et aux capteurs de glycémie, citant notamment les chiffres suivants :

  • Pour les pompes, 90% de complications dermatologiques au-delà de 4 mois d’utilisation dans une population pédiatrique de 143 patients, dont 77% de prurit, 50% de blessures et 46% d’eczéma ;
  • Pour les capteurs, 80% de problèmes cutanés sur une population pédiatrique de 83 patients, dont 70% de prurit, 46% d’eczéma et 33% de blessures.

Que faire ?

Stefanie Kamann, Olivier Aerts et Lutz Heinemann appellent de leurs vœux une action d’Abbott pour proposer des solutions techniques. Laurel Messer et ses co-auteurs, quant à eux, font un pas de plus en demandant une meilleure prise en compte de ces phénomènes lors des essais cliniques, notamment de phase IV (suivi à long terme après la mise sur le marché), ainsi qu’une obligation pour les fabricants d’indiquer la composition chimique des dispositifs.

Nous ne saurions être plus d’accord avec ces propositions de bon sens et, afin qu’elles soient mises en œuvre dans le contexte réglementaire français, il nous semble être en droit d’attendre de l’ANSM une intervention informée et vigoureuse, et non seulement des « points d’information » paresseux, qui méconnaissent le problème tout en le minimisant, faute de tenir compte des dernières publications scientifiques (« comme pour tout adhésif médical, des réactions cutanées sont constatées pour une partie des utilisateurs du dispositif FreeStyle Libre »), et ne font au fabricant d’autre obligation que de surveillance là où des actions concrètes s’imposent.

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  1. freyermuth

    Merci pour ce document.
    J’ai souffert il y a des années de lipoatrophies et allergies accompagnées de douleurs terribles à cause de la colle médicale et/ou de la canule de la pompe à insuline/ et / ou de l’insuline et ses excipients. J’ai dû laisser tomber et revenir aux injections (sans regret aucun). Mais avoir été prise pour une « chieuse » ou une « malade mentale » et subir ce déni de souffrance, de la part de nombreux médecins, a été pour moi une grande difficulté…
    Vous êtes la seule association qui lutte vraiment pour que la voix des malades soit entendue. Merci

  2. En lisant cet article je suis à la fois choquée et interloquée.
    Choquée si les labos « éméttteurs » de produits , ne prennent pas en considération le retour des patients qui sont « leurs hôtes honorables » on dira..
    Interloquée car , concernant les allergies, il me semble qu’il pourrait du patient à s’interroger aussi. Une anecdote:
    Asthmatique sévère (à dormir à 45° quand crise), traitement en cures très jeunes, homes d’enfants et séparations///// je m’en suis sortie LE JOUR où je me SUIS DIS « ras le bOL » de leur Modèle! et surtout du modèle de ma mère avec ses exigences de ménage!!! ( je vivais à l’époque à plus de 11000km! mais l’empreinte pesait!!!! dans mes gestes ! je me suis débarassée de bagues familiales en or! J’ai respiré , une fois ces bagues jetées!ENFIN! mais à chacun SA COMPRéHENSION D’UN MODèLE FAMILIAL QUI PEUT PESER LOURD!)
    CECI pour DIRE aussi: NE serait-il pas AUSSI opérationnel de réfléchir sur son histoire en terme de transgénérationnel? ET S’EN ALLéGER? ON A UN DEVOIR DE FAIRE QUELQUE CHOSE!!!!!!
    SINON:
    -La Maladie = Mal a dit-….dit….dire= a dit,…….ça peut choquer mais « le réel véritable est au-delà de la physique, au delà des perceptions que nous pouvons avoir, au delà des mesures que nous pouvons faire avec les instruments les plus perfectionnés ou pouvant être réalisés dans le futur.
    Selon Bernard d’Espagnat, le réel est au delà de la physique, au delà des perceptions que nous pouvons avoir, au-delà des mesures que nous pouvons pourtant faire….. « selon lui, nous pouvons avoir l’intuition de ce réel d’une tout autre manière que scientifique: c’est l’idée que chaque Individu peut avoir une intimité avec quelque chose qui n’est pas simplement de l’ordre biologique ou du psychologique, mais plutôt qq chose qu’on ne peut pas nommer mais BIEN là , ressentie tout de même sur laquelle on doit OSER POSER SES mOTS;

  3. Bonjour,
    Pour ma part, j’utilise ces capteurs depuis un an. Je suis d’habitude super-allergique à la colle de tout ce genre de trucs, les patchs pour le sevrage tabagique, les sparadraps et tout et tout (carrément des oedèmes, la même chose que sur la photo en début d’article mais enflé en plus et ça mets plusieurs jours voire semaines à partir). J’avais un peu peur pour les capteurs freestyle mais finalement rien, évidemment ça ne concerne que moi.
    Bon courage, espérons qu’ Abbott trouveras un truc qui colle et qui seras sans effet nocif.

  4. cento

    Tout se passait très bien pendant 3 capteurs et j’en étais très satisfait.
    Puis au 4ème, des démangeaisons, des picotements, sont apparus au bout de 8 jours.
    Puis, après avoir changé de capteur et d’emplacement au bout de 4.
    J’ai persisté quelques jours supplémentaires pour me retrouver avec la fameux gros rond rouge desquamé qui met 3 mois à disparaître…
    J’ai fait un break d’un an et j’ai réessayé (il circulait le bruit que Abott avait changé la formulation de la colle…), rogeurs et picotements au bout de 2 jours.
    J’ai définitivement abandonné ce système, à regret, ma glyquosylée avait baissé de 1 point.
    Déni ahurissant du service client client Abott (circulez, y’a rien à voir).
    Aucune info ne circule vraiment au service endocrino de la Salpétrière.
    Les solutions alternatives (pansement liquide, découpe fastidieuse et j’en passe) ne fonctionnent pas.
    Pathétique.

    • RENATO D'AVOLIO

      Cento bonjour, j’ai eu vraiment les mêmes soucis que toi et je suis allé voir des forums comment remplacer la colle du freestyle libre et un peu chaud la première à réaliser mais après c’est parfait, je touche du bois

      • freddeso

        bonjour pouvez vous m en dire plus svp? car j ai le même probleme. merci

    • Christian DAUCHY

      bonjour tu en ai ou maintenant avec les capteurts

  5. Haplain

    Même réactions allergiques et pas seulement à l’endroit de la pose du capteur. A la Pitié on me dit qu’il s’agit de mycoses, effectivement apparition de démangeaisons dans les zones « humides » , derrière les genoux par exemple.

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