Ça a commencé par une tribune dans Libé, il y a 5 ans. Diabétique insulinodépendant, je racontais la chape de plomb sur cette maladie, l’absence de contre-pouvoirs institutionnels et la confusion entretenue entre type 1 et type 2. Naïvement, je pensais que ce que j’y décrivais de la situation du diabète, particulièrement en France, était tellement scandaleux que cela susciterait un débat, et ne serait pas sans conséquences judiciaires et sanitaires.
Aucune réaction, ou presque : un courrier de protestation d’un diabétologue criblé de liens d’intérêts ; les encouragements d’une poignée de DT1 dissidents ; et, parmi les lecteurs, un éditeur tenace et brillant. Sous son impulsion, et grâce à sa confiance, j’ai pu écrire Diabétiquement vôtre et le faire paraître à l’automne dernier.
Ce livre a suscité beaucoup de témoignages magnifiques, de diabétiques, de parents, de soignants, et aussi d’associations et de fondations diabétiques hors de France (ici, black-out gêné, à l’exception d’Ose menée courageusement par le docteur Claude Colas). Mais comment faire pour ne pas rester dans l’incantation et l’indignation?
Depuis deux mois je me suis exercé, sur Facebook (http://www.facebook.com/diabetiquementvotre), à répondre du tac au tac à l’actualité du diabète. C’est assez démoralisant : impression que les approximations, les mauvaises habitudes, les annonces intempestives et la gabegie économique, loin d’avoir reflué depuis la publication du bouquin, ont au contraire redoublé. Mais je ne suis plus seul. Nous sommes une minorité, dans la minorité de diabétiques de type 1, qui refusons le panurgisme associatif et la pédagogie noire de mandarins devenus les pompistes du complexe diabéto-industriel.
Alors voici comment nous allons tenter de nous y prendre, en 3 étapes pour commencer :
1 Avec ce nouveau site (https://diabeteetmechant.org), qui va nous permettre de nous exprimer plus collectivement, avec d’autres contributions. Des textes souvent acides certes, mais précis, à la fois personnels et pas nombrilistes. Pas d’imprécations, de conspirationnisme ou de tous pourris. Conquête pour le diabète, dignité pour les diabétiques.
2 Par la création d’une structure destinée à représenter les diabétiques de type 1 et leurs proches, y compris dans le cadre d’actions en justice. La confusion a triomphé, y compris au sein des associations agréées, désormais vouées aux si nombreux type 2 (à qui les mêmes enjoignent de manger des sucres lents), et elle sacrifie les diabétiques de type 1.
3 Par l’organisation de Rencontres du 1er type. Les premières auront lieu cet automne à Paris.
Les bonnes volontés sont plus que bienvenues (contact@diabeteetmechant.org). Tout ceci repose sur notre seul engagement, et il est essentiel que les choses continuent ainsi, sur la base du bénévolat et de l’autofinancement. C’est assez gonflant d’être diabétique de type 1, ou d’avoir un enfant diabétique. Ça ne nous amuse pas de faire ça. Mais ça vaut le coup d’essayer.
Linsolas Roger-Christian
Bravo Bertrand pour tout ce que tu fais. Je suis aussi Dt1 et porteur d’une pompe interne. On s’était rencontré à Marseille
Bertrand Burgalat
Merci Roger, j’ai hâte de te revoir, et aussi que tu participes à notre action, on a besoin de toi!
Lise D
Tres belle initiative impliquant beaucoup d energie , j espere que beaucoup de type 1 seront informes et participeront à ce projet , à ta dispo si besoin
Lise
Bertrand Burgalat
Merci Lise. Oui, nous aurons bien besoin de toi!
Bollenbach Grange
Maman d une diabetique de type 1 et membre du bureau de l asso altidiab74 a Annecy je trouve votre initiative très bonne. Je me pose beaucoup de questions sur le pourquoi d autant de pub sur le diabeloop de sanofi…sur le fait qu on vient juste d accepter le remboursement de l omnipod alors que ca fait des années qu on la demande…et comme par hasard ca se fait 1 an et demi avt sur la mise sur le marché du diabeloop….j ai comme un sentiment de favoritisme de l etat francais vis a vis de sanofi….Longue vie a votre mouvement !
Bertrand Burgalat
Merci beaucoup pour votre message. Je n’avais même pas réalisé que Sanofi était en embuscade derrière Diabeloop. Le terme « pancréas artificiel » est d’ailleurs tout à fait inexact pour cet ustensile de conception très ancienne, qui tient plus de la pompe améliorée. Nous avons besoin de personnes comme vous, déjà habituées à la vie associative, pour notre tentative d’échappée… Et je me permettrai de vous tenir informée de l’avancement de nos projets.