Diabète et méchant

Tout espérer, ne rien attendre.

Mois : juillet 2019

Schizophrénie sucrée

Nouveau concept, l’article à deux voix, issu d’une conversation informelle, donnant lieu à un défi amical !

Corentin signe ce poème à lire en écoutant cela :

Vous pourrez aussi lire d’autres proses sur le blog : http://regimequinemangepasdepain.over-blog.com/

Tous les trois mois c’est la même scène,

On pousse les portes du labo pour se faire sucer la veine.

Nos trois derniers mois défilent dans la tête,

Les apéros, les repas et les sorties à bicyclette.

Si la conduite à tenir paraît simple,

Nos pensées divergent le jour de l’examen.

On espère souvent avoir la mention,

Surtout quand nos journées on fait preuve d’attentions.

Période schizophrénique où on se regarde dans le miroir

En passant de la sous estimité à la culpabilité sans le vouloir.

Les pensées partent dans tous les sens en attendant le verdict

Pour ensuite aller dans ce choix dichotomique.

On repartira alors soulagé ou avec les crocs

En tentant la prochaine fois de décrocher le bon numéro. 

 

Puis ma version, (plus bavarde) que l’on peut lire avec de la musique aussi, mais je vous laisse le choix… Lazarus de Bowie, excellent choix, vous avez bon goût !

Schizophrénie sucrée

milou

Je fus médecin avant d’être malade. Ordonnancier sous la main, je prescris. Des médicaments, des radios, des échos, des scanners, des IRM, des prises de sang, des analyses d’urines. Et un jour j’ai mis mon nom en haut à droite, là où on écrit le nom du patient habituellement.

Je me souviens parfaitement du jour de mon diagnostic de diabète. J’attendais avec impatience mon résultat, qui ne venait pas. Alors j’ai appelé le laboratoire, comme je le fais quasi quotidiennement, pour des patients… La secrétaire reçoit ma demande, laisse un discret silence inhabituel, et me dit « votre dossier n’est pas validé » … et elle me passe alors le biologiste ! J’ai donc quelque chose de grave. Reste à savoir quoi !

Lire la suite

Le diabétique de type 1 et ses (petits) congénères

« Deviens celui que tu es! »

Juliette a déjà abordé ici (https://diabeteetmechant.org/2018/07/02/faut-peur-de-faire-enfants/) la question délicate de la parentalité lorsque l’on est diabétique de type 1, et notamment de la crainte plus ou moins rationnelle que certains d’entre nous – moi la première – peuvent avoir de transmettre la maladie à leurs enfants, en même temps que quelques névroses familiales et une planète toute pourrie en sus (cadeau !). La réaction assez saine qu’il me semble apercevoir derrière cette angoisse est qu’elle traduit le fait que, spontanément, on ne souhaiterait à personne de déclencher un DT1, même si, de son côté, on peut être relativement satisfait de son existence avec cette maladie : c’est bien tout le mal que je vous souhaite.

D’autre part pourtant, on lit régulièrement des témoignages de patients (DT1 ou non), dans lesquels s’exprime une sorte de gratitude à l’égard de la maladie et qui revient souvent à quelque chose comme : « En fait, après réflexion, merci à la maladie parce qu’elle a fait de moi ce que je suis. » Si on adhère sincèrement à ce type de discours, transmettre le DT1 à son enfant pourrait paradoxalement s’apparenter à une sorte de cadeau. Certains naissent ainsi avec une cuiller en argent dans la bouche, d’autres avec une seringue en plastique dans la fesse, et bien malin celui qui devinera lequel des deux aura finalement été le plus favorisé par le sort…

Lire la suite

2016 - Diabète et Méchant