C’est l’histoire du type qui vient résilier son abonnement à Libé et qui repart avec un pack Premium toutes options : François Hollande entend mettre au pas les laboratoires, son initiative devrait nous enchanter mais quand on y regarde de plus près il va leur concéder encore plus et amplifier la gabegie pharmaceutique, tel le sympathique copain tapeur chez Truffaut qui dit à Léaud/Doisnel « prête-moi encore 50 balles, ça fera 100 sacs tout rond ».
Après le très complexe choc de simplification, la réforme territoriale qui rajoute un échelon, la transition énergétique qui remet les autocars sur les routes, le PR a trouvé un nouveau sujet « qui fait consensus ». De COP21 en G7, la France va à nouveau pouvoir faire la leçon au monde.
Ce G7, justement, pourrait être une excellente occasion de mettre les points sur les i. L’insuline, pour ne parler que d’elle, est entre les mains de trois firmes, Eli-Lilly (la plus petite, qui a le mérite de l’avoir industrialisée sans revendiquer son brevet il y a 93 ans), Sanofi, Novo-Nordisk. Les pays les plus pauvres n’y ont pas accès, les autres la paient trop cher, certains comme les Etats-Unis, jusqu’à 6 fois le prix pratiqué ailleurs. Face à l’absence totale de concurrence et de libre-marché dans ce domaine, c’est aux États d’imposer leurs conditions à l’oligopole, une harmonisation des prix et la garantie de l’accès à l’insuline pour tous les diabétiques, qui meurent encore partout où ils n’en disposent pas.
http://www.lepoint.fr/sante/hollande-plaide-pour-une-regulation-du-prix-des-medicaments-02-05-2016-2036332_40.php#xtor=CS2-238