Voici deux textes formidables sur le cinéma et le diabète, que je cite dans mon livre. Le premier est ici :
https://lamaisonmusee.com/2014/11/14/je-vis-dideaux-cinema-et-diabete-un-malaise-hyperglycemique/
Les bandelettes n’ont pas progressé depuis les années 80, leur prix si. Vendues littéralement 10 fois trop cher, le racket est indolore en France pour les diabétiques de tout type,qui bénéficient du 100% (mais pas pour les comptes de l’Assurance Maladie). Ailleurs c’est une autre affaire. Dans les pays pauvres qui y ont accès, les diabétiques doivent se rendre à l’hôpital pour faire un dextro ; et chez les riches, comme aux USA, ceux qui ne bénéficient pas des bonnes assurances rament.
Photo prise dans les rues de New York par Blandine Rinkel.

Ce qui a du mal à passer, ce n’est pas que les actionnaires de Sanofi surpayent leurs dirigeants (tant pis pour eux). C’est que leurs bénéfices (7,3 milliards d’euros de résultat net l’an dernier, pour 34,5 milliards de chiffre d’affaires) soient réalisés avec l’argent public. Que leurs insulines bénéficient de privilèges et d’avantages tarifaires exorbitants, au détriment des comptes sociaux. Que l’ensemble des diabétologues et associations qui interviennent dans le débat-public ont des liens d’intérêt avec eux.
Qu’ils sont perclus de procédures aux États-Unis pour la nocivité de certains de leurs produits (en France tout va bien grâce à leurs compagnons de route). Qu’ils licencient, échappent à l’impôt grâce à la défiscalisation des oeuvres d’art, tout en bénéficiant des aides de l’État-providence.
http://www.liberation.fr/france/2016/05/04/sanofi-16-millions-qui-ont-du-mal-a-passer_1450653

Le sous-préfet Weinberg et le docteur Brandicourt ne sont ni des entrepreneurs, ni des inventeurs. Ils sont donc condamnés à mettre la main sur les idées des autres, le plus souvent pour les enterrer. C’est ainsi qu’ils ont abandonné l’insuline en spray Afrezza et lâché ses concepteurs, MannKind. Tout diabétique un peu affranchi aurait pu leur expliquer que le projet n’avait guère d’intérêt : l’insuline à inhaler est une vieille idée de non-diabétique, de goy du diabète ignorant les véritabies attentes des patients.
Ils n’ont pas inventé la poudre, donc, mais ils persistent à chercher de nouvelles cibles, comme ici avec Medivation, qu’ils courtisent avec leur élégance habituelle.
Pardon d’insister sur cette boite, je ne suis pas Sanophobe ni un fanatique de pureté morale ou de transparence, mais nous aurons beaucoup de mal à faire évoluer positivement les choses dans le domaine du diabète tant que certaines pratiques ne seront pas proscrites.
Et dire que certains critiquent le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi. Grâce à lui, Sanofi peut financer ses plans sociaux à motif boursier, récompenser la gestion médiocre de son Président, et Xavier Darcos se pavaner dans un beau bureau du boulevard Saint-Germain. L’économie mixte à la française dans toute sa splendeur : collectivisation des pertes, expatriation des actifs et privatisation des profits. Que fait la justice ?

C’est l’histoire du type qui vient résilier son abonnement à Libé et qui repart avec un pack Premium toutes options : François Hollande entend mettre au pas les laboratoires, son initiative devrait nous enchanter mais quand on y regarde de plus près il va leur concéder encore plus et amplifier la gabegie pharmaceutique, tel le sympathique copain tapeur chez Truffaut qui dit à Léaud/Doisnel « prête-moi encore 50 balles, ça fera 100 sacs tout rond ».
Après le très complexe choc de simplification, la réforme territoriale qui rajoute un échelon, la transition énergétique qui remet les autocars sur les routes, le PR a trouvé un nouveau sujet « qui fait consensus ». De COP21 en G7, la France va à nouveau pouvoir faire la leçon au monde.
Ce G7, justement, pourrait être une excellente occasion de mettre les points sur les i. L’insuline, pour ne parler que d’elle, est entre les mains de trois firmes, Eli-Lilly (la plus petite, qui a le mérite de l’avoir industrialisée sans revendiquer son brevet il y a 93 ans), Sanofi, Novo-Nordisk. Les pays les plus pauvres n’y ont pas accès, les autres la paient trop cher, certains comme les Etats-Unis, jusqu’à 6 fois le prix pratiqué ailleurs. Face à l’absence totale de concurrence et de libre-marché dans ce domaine, c’est aux États d’imposer leurs conditions à l’oligopole, une harmonisation des prix et la garantie de l’accès à l’insuline pour tous les diabétiques, qui meurent encore partout où ils n’en disposent pas.
http://www.lepoint.fr/sante/hollande-plaide-pour-une-regulation-du-prix-des-medicaments-02-05-2016-2036332_40.php#xtor=CS2-238

Enfin. Abbott a déposé le 20 avril à la Haute Autorité de Santé un dossier de prise en charge du FreeStyle Libre. Un premier pas vers le remboursement de ce dispositif à la fois novateur et d’un coût raisonnable pour l’Assurance-Maladie, qui était jusqu’ici réservé à la nomenklatura diabétique ou aux plus chanceux. Espérons que devant la pression des diabétiques l’agence ne va pas tergiverser et qu’elle se prononcera sans tarder.

Voici une traduction sommaire des astuces en question (je suis sûr que vous aurez plein d’autres suggestions) :
1. Admettre que ce n’est qu’un chiffre, corriger et passer à autre chose.
2. Essayer de se bouger, de marcher ou autre pour aider à faire baisser le taux de sucre.
3. Ne pas s’en vouloir, ainsi qu’aux proches et aux parents si ils sont horrifiés.
4. Essayer de noter ces épisodes pour ensuite essayer de voir ce qu’on peut changer pour éviter qu’ils se reproduisent trop souvent.
5. En parler, autour de soi et à d’autres diabétiques en ligne. L’hyperglycémie est inhérente au diabète, et plus nous serons nombreux à l’évoquer sans stress, plus nous pourrons échapper au sentiment de honte et d’échec. Il n’y a aucune honte à avoir un taux de sucre élevé.
http://asweetlife.org/feature/5-tips-to-combat-the-stress-of-high-blood-sugar/
Le Sénat dénonce à la justice le Dr Aubier pour ses liens avec les industriels, il va avoir du travail avec le diabète : tous les mandarins qui s’expriment publiquement sur le sujet sont dans le même cas. Deux poids et deux mesures? Si Volkswagen doit réparer ses bidouillages, Sanofi doit en faire autant avec sa Lantus majorée de 50%.
La bêtise « antidiabétique » est sans frontières. Partout les mêmes poncifs, parfaitement résumés et réfutés sur ce site généraliste américain. Le genre d’article qu’on aimerait lire plus souvent en France (cf mon message du 30 mars « Offensive médiatique » et celui du 5 avril « Libé, encore un effort »)…
http://elitedaily.com/life/ignorant-people-type-1-diabetes/1430021/
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Notre objectif : répondre aux inexactitudes et aux poncifs sur le diabète, notamment dans ses formes minoritaires et atypiques (type 1, LADA, MODY, etc.), en donnant la parole aux malades, à leurs proches et aux soignants.
Diabète et méchant soutient le projet Open Insulin et représente en France T1International, ONG consacrée à l’accès à l’insuline, et sa campagne #insulin4all.
Nous soutenons également le Collectif des diabétiques implantés et son combat pour la poursuite de la fabrication des pompes implantables MIP (Medtronic), seul traitement viable dans leur cas.
Anne Durand
2016 - Diabète et Méchant