Nous aurons la joie de recevoir le docteur Claude Colas. Diabétologue, endocrinologue, fondatrice de l’association Ose, Claude Colas se bat depuis longtemps pour une approche humaine du diabète.
Auteur : Bertrand Burgalat (Page 4 sur 24)
Nous aurons la joie de recevoir le docteur Claude Colas. Diabétologue, endocrinologue, fondatrice de l’association Ose, Claude Colas se bat depuis longtemps pour une approche humaine du diabète.
Dès que j’ai publié Diabétiquement vôtre, en 2015, une productrice courageuse, Julie Paratian, a souhaité adapter mon livre en documentaire. Bruno Patino, chez ARTE, a tout de suite soutenu le projet*, au risque de froisser certains de ses subalternes, qui se sont immédiatement employés à tenter de le vider de sa substance*. Il a fallu cinq ans pour qu’elle parvienne à ses fins, le film sera diffusé sur Arte** mardi 2 mars à 20h50, et il est déjà visible sur le Replay de la chaine : https://www.arte.tv/fr/videos/080158-000-A/diabete-une-addition-salee.
J’avais d’abord proposé à Hervé Le Roux de le réaliser. L’auteur du bouleversant Reprise avait répondu avec enthousiasme, mais les circonstances l’en avaient empêché, ce cinéaste profondément humain est mort juste avant ses soixante ans à l’été 2017. C’est Benoit Rossel puis Dorothée Frénot qui ont mené à bien, avec ténacité et brio, cette entreprise difficile***. J’espère de tout cœur que leur film sera un point de départ, et qu’il aidera le diabète à sortir de la confusion, des inexactitudes, de l’indifférence, de la gabegie et du désastre. J’aurai la joie d’en parler avec Dorothée Frénot lundi 1er mars sur France Inter, de 10h à 11h, dans l’émission Grand bien vous fasse, d’Ali Rebeihi.
(*) : en essayant notamment de le saupoudrer de clichés manichéens qui ne mangent pas de pain, sur “Big Pharma” ou les “changements de paradigme”.
(**) : merci aussi à la RTS (également coproductrice) et la RTBF Info, qui viennent de le diffuser.
(***) : le cahier des charges de la télévision implique quelques raccourcis et simplifications qui peuvent agacer les diabétiques chevronnés, mais il me semble que le message progresse.
Voici le texte de l’entretien qui vient d’être publié en deux parties sur le site de Causeur :
Comment les diabétiques, sujets à risque, vivent-ils la crise du Covid-19 ? Quel est leur quotidien ? La recherche a-t-elle progressé ? Que fait l’Etat pour défendre les malades face aux intérêts de Big Pharma ? Chanteur et producteur à la scène, diabétique de type 1 à la ville, Bertrand Burgalat nous livre son point de vue iconoclaste. L’auteur de Diabétiquement vôtre (Calmann-Lévy, 2015) et fondateur de l’association Diabète et méchant a sa piqûre d’insuline dans la poche, certainement pas sa langue.
Bertrand Burgalat. Quand, dans son discours du 12 mars, le Président de la République a cité « celles et ceux de nos compatriotes qui sont âgés ou affectés par des maladies chroniques comme le diabète, l’obésité ou le cancer », j’aurais pu me réjouir que cette affection si mal comprise soit évoquée, pourtant j’ai été atterré : sa sollicitude, loin de protéger les plus fragiles, risquait de leur coller une cible dans le dos et de les désigner comme individus à problèmes, à laisser de côté en cas de saturation des services d’urgence. C’est exactement ce qui s’est passé, et c’est ainsi que son message jésuitique a été entendu puisque dès le 17 mars, Anne Geffroy-Wernet, Présidente du Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi, a déclaré à La Croix : « Il y a trois types de profils. Ceux dont on sait qu’ils vont mourir, quoi qu’on fasse : ce sont des morts «inévitables ». Ensuite, les patients qui ont déjà des pathologies sévères, qui représentent des morts « acceptables ». Enfin, les morts « inacceptables » : les patients jeunes et sans antécédent. Notre objectif est d’avoir zéro mort inacceptable. » On peut dire que l’objectif a été atteint, la surprotection des personnes les moins exposées comme les enfants allant de concert avec l’abandon des pensionnaires des Ehpad, morts pour la plupart sans aucun soin, après avoir été contaminés par des personnels sous-équipés. S’il y a eu beaucoup de diabétiques de type 2 parmi les victimes, c’est d’abord parce que cette forme de diabète est souvent associée à d’autres facteurs aggravants comme l’hypertension, l’obésité et d’autres pathologies cardiovasculaires.
Voilà des années que nous devons subir les sujets consternants du Magazine de la santé sur le diabète, qui empilent confusions et inexactitudes, et nous devons reconnaitre à ce programme de service public une certaine constance dans la propagation de rumeurs dangereuses, à tel point que chaque sujet sur le diabète tombe sous le coup de la loi du 22 décembre 2018 sur la manipulation de l’information. Ici, hier, la rumeur alarmante, répandue par Gérard Raymond et l’AFD-FFD, d’un arrêt des pompes à insuline, avec photo de pompe externe, alors que seul un modèle très lourd de pompe implantée sous la peau, diffusant l’insuline par voie intraperitoneale est concerné :
Pourquoi en parler maintenant alors que l’annonce a été faite il y a longtemps, que 250 patients sont concernés et non les dizaines de milliers d’utilisateurs de pompes à insuline ? L’arrêt de la pompe implantée devrait plutôt nous interroger sur le coût pour la collectivité de ces dispositifs, sur l’impossibilité d’obtenir des informations indépendantes sur leurs avantages et leurs inconvénients et sur le marketing des fabricants et des prestataires.
Dimanche 28 juin, nous nous retrouverons, pour la deuxième fois, en visioconférence. Pour participer à notre Rencontre, merci de nous envoyer un message à contact@diabeteetmechant.org avec votre nom complet et votre adresse mail. A 14h30 nous vous enverrons l’adresse de connexion.