Tous les ans il faut serrer les dents le 14 novembre, pour la Journée du Diabète : endurer le sponsoring de Roche Diabetes Cares à la radio, et les inepties colportées par des syndicats de malades comme l’AFD ou l’AJD, aussi représentatifs et désintéressés que les apparatchiks du comité d’entreprise d’EDF-GDF.
Je voulais saluer ici l’initiative de Google, qui a consacré aujourd’hui sa bannière à Frederick Banting, ce chirurgien orthopédique merveilleux qui, par son courage, sa vision et son obstination, est à l’origine de la première injection d’insuline victorieuse, il y a près de 95 ans. Et puis je me souviens, en écrivant ce message, que Google et Sanofi multiplient ces temps-ci les annonces boursières de partenariats sur le diabète.
Ils ont raison de lui rendre hommage. Banting, Best, Collip et Macleod ont donné leur invention à l’Université de Toronto pour un dollar symbolique, et en échange Lilly n’a pas revendiqué son brevet de précipitation iso-électrique qui a permis la
fabrication industrielle de l’insuline dès 1923. Tous souhaitaient ainsi sauver les diabétiques partout où ils se trouvent. C’est grâce au génie et à la générosité de Banting que Sanofi gagne 7 milliards par an avec l’insuline, en agrémentant régulièrement ses produits de semi-innovations lui permettant d’empêcher (en entente avec les deux autres firmes contrôlant l’insuline dans le monde) l’apparition d’une insuline bon marché. Grâce à eux, cent ans plus tard, les DT1 continuent de mourir dans des dizaines de pays faute d’accès à ce traitement.
Alors oui, gloire à Banting. Et honte à ceux qui le trahissent encore.