Avec les réseaux sociaux il y a une tendance à brandir ses résultats, sur Facebook, Twitter ou Instagram. Cela correspond, chez les anglo-saxons, à une culture positive, de victoire face à la maladie. Mais il faut faire attention à ce que ça ne provoque pas l’effet inverse : l’exhibition peut être très décourageante quand on a du mal à se tenir dans les chiffres recommandés.

Une des vertus d’un appareil comme le FreeStyle Libre (quand on le pose bien, avec le bras replié, qu’on a bien appuyé sur le capteur pour qu’il ne se décolle pas… et qu’on a pu se le payer tant qu’il n’est pas remboursé) c’est qu’il aide à entrevoir la dynamique du sucre et de l’insuline. On comprend mieux les fluctuations, y compris ce qu’elles peuvent avoir d’aberrant, et on risque moins de décrocher par lassitude. Mais si on est confrontés en permanence aux bonnes notes affichées par les (pseudo) bons élèves, on va se sentir nuls et le résultat sera le même.

Il est important que nous puissions partager nos expériences positives comme nos difficultés, mais nous devons essayer de le faire avec tact et discernement. L’HbA1c, qui est un baromètre très limité, puisqu’il ne prend pas en compte les variations glycémiques, va devenir obsolète dès que la lecture intersticielle, qui mesure le taux de sucre en permanence, sera devenue la norme. Certains praticiens paresseux s’arrêtent à ce chiffre trimestriel, au risque de passer à côté de dysfonctionnements très graves, ou de favoriser les hypoglycémies violentes en ordonnant des taux irréalistes. Faisons attention de ne pas participer à cette escalade normative.

Bref, attention au concours de bites.