Diabète et méchant

Tout espérer, ne rien attendre.

L’ART(E) ET LA CRITIQUE

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« Diabète une addition salée », le documentaire d’Arte (réalisé par Benoit Rossel et Dorothée Frénot, produit par Julie Paratian), librement adapté de mon livre, est un des plus gros succès de la chaine depuis sa première diffusion en mars 2021 (https://www.arte.tv/fr/videos/080158-000-A/diabete-une-addition-salee). C’est pourquoi il est régulièrement remis en avant, et a bénéficié cet été d’une nouvelle diffusion à une heure de grande écoute. Il est donc naturel, et même positif, qu’il suscite le débat. Celui-ci est venu d’un site, Science infuse, vous pouvez le consulter ici : https://citizen4science.org/diabete-une-addition-sale-un-film-darte-avec-big-pharma-ostensiblement-dans-le-viseur.

Fabienne Blum, l’auteur de l’article, et la rédaction de citizen4science, à l’origine du site, ne souhaitent pas publier ma réponse, dans laquelle ils voient une « atteinte à l’honneur et à la considération du journaliste et par ricochet de la rédaction » (l’arroseur arrosé, en somme). Je la publie donc ici, avec les observations de Louise Lassale, d’Open Insulin Foundation France (https://fr.openinsulin.org), et la réponse d’Anne Durieux, sans acrimonie et en espérant que nous pourrons instaurer un dialogue constructif avec Fabienne Blum qui, s’il elle a tendance  a pratiquer ce qu’elle dénonce, nous semble néanmoins sincère :

Réponse à Fabienne Blum

J’ai beaucoup apprécié votre texte. D’abord parce qu’il a le mérite d’instaurer un débat, quand nos propos sont encore souvent traités par le silence ou le mépris (il y a beaucoup de points où nous aimerions avoir tort). Ensuite, parce que vous ne parvenez pas à démentir la moindre de nos affirmations, vous vous contentez de procès d’intention, de pinaillages sémantiques. Vous ne réfutez jamais ce qui est dit mais vous nous faites dire ce que nous ne disons pas (et que nous ne pensons pas), traquant des sous-entendus imaginaires et multipliant les sophismes. Votre travail me semble manquer paradoxalement de rigueur, vous étayez une thèse, en cherchant ce qui pourrait la nourrir. C’est exactement ce que j’ai essayé d’éviter dans mon livre (que vous n’avez pas lu), qui n’est pas manichéen.

Dès l’introduction, la messe est dite : il s’agit d’un documentaire complotiste. Cette accusation est un peu le degré zéro de la confrontation d’idées, le parachute ventral quand on manque d’arguments. Il est à cet égard tentant de considérer l’anticonspirationnisme obsessionnel comme une forme de complotisme, et de voir en l’anticonspirationniste un complotiste qui voit des complotistes partout. Vous citez les propos d’une «  femme non identifiée » qui déplore le fatalisme qui entoure cette maladie. Cette « femme non identifiée » (j’adore cette expression, très poétique, je la reprendrai volontiers, avec votre accord, dans une chanson) s’appelle Frédérique Georges-Pichot, c’est une des fondatrices de notre association, je vous invite à consulter ses écrits, tous remarquables (https://diabeteetmechant.org/author/frederique) ainsi que ceux de nos autres adhérents. Le fatalisme qu’elle évoque, nous l’éprouvons chaque jour dans les propos qui nous sont tenus, mélange de tartarinades (« dans cinq ans on n’entendra plus parler de cette maladie ») et de défaitisme. Sa réflexion n’a rien de complotiste, les diabétiques insulinodépendants ne sont pas des ingrats, nous savons très bien que des recherches sont menées, nous sommes les premiers à suivre et encourager toutes les pistes sérieuses. Je vous invite, là aussi, à consulter notre site et la liste de chercheurs que nous avons reçus au cours de nos 57 Rencontres du 1er Type (https://diabeteetmechant.org/category/rencontres-du-1er-type).

Il y a huit reproches, rythmés par les intertitres en gras :

1 « Enquête journalistique ou adaptation d’un témoignage ? »
Ce premier reproche, empreint de paternalisme et de condescendance, est très intéressant. Ce que dit un patient n’a aucune valeur, ma parole serait polluée par le ressentiment ou, pour reprendre le verbiage diabétologique, la non acceptance de la maladie. Mon livre (que vous n’avez, je le répète, pas pris la précaution de consulter avant d’écrire votre réponse) ne peut donc être qu’un « témoignage ». Diabétiquement vôtre n’est pas un témoignage, ce n’est pas le livre, tout à fait respectable par ailleurs, de Catherine Laborde sur la maladie d’Alzheimer de sa maman. C’est un essai, dans lequel la part d’expérience subjective, secondaire, n’est là que pour aider les autres patients à mesurer leur propre trajectoire. Ce procès en légitimité, c’est exactement celui qu’a fait Arte à la productrice du documentaire au démarrage du projet : « c’est un malade, un amateur, il faut reprendre son travail avec une véritable enquête de professionnels« . Nous avons ainsi perdu trois ans, pour un résultat final qui paraphrasait mon texte, tout en ajoutant quelques ambiguïtés et maladresses que je m’étais efforcé d’éviter : depuis 2015 mon livre a été réimprimé à de nombreuses reprises, édité en Poche etc, sans que j’aie eu à changer le moindre mot, aucune autorité scientifique n’ayant pu y relever la moindre inexactitude.

2 « Insuline de synthèse et course à la durée d’action »
«  Sanofi se fait démolir par le film pour avoir créé Lantus » : il n’a jamais été reproché la Lantus à Sanofi, où avez-vous entendu ça ? Ce qui est reproché à Sanofi, c’est d’avoir utilisé ce nouveau produit pour faire monter en flèche le prix de l’insuline, et d’avoir étendu son usage au diabète de type 2 au-delà des cas où l’insuline est effectivement indispensable. Vous citez la diminution du « risque d’hypoglycémie nocturne » comme un effet positif, alors que ce critère trahit le dévoiement de l’insuline lente, et sa mauvaise utilisation dans certains diabètes de type 2 : initialement conçues pour les besoins du métabolisme des DT1, elles provoquent des hypoglycémies lorsqu’elles traitent les besoins liés à l’alimentation, les DT2 qui ne mangent pas la nuit se retrouvant alors en hypoglycémie. La Lantus ne faisant pas vraiment exactement 24 heures, et ayant tendance à piquer du nez 18 heures après son injection (même si, chez chaque diabétique, la durée d’action des insulines diffère), était donc idéale pour ces DT2. Nous nous retrouvons encore dans un cas classique de sérendipité, l’usage suit la création. Cela explique que la Tresiba de Novo, insuline lente postérieure à la Lantus et d’une stabilité très supérieure, ait longtemps été dénigrée, précisément en raison de sa stabilité, des études concluant qu’elle provoquait des hypoglycémies (ce qui est la moindre des choses pour une insuline)…

3 « Attaque de la pertinence d’un marqueur : l’hémoglobine glyquée »
Comment pouvez-vous proférer de telles inexactitudes ? Où avons-nous déclaré que l’HbA1c n’était pas une mesure fiable ? C’est son dévoiement en outil de recrutement de prédiabétiques que nous contestons. Ce ne sont pas les auteurs du documentaire qui l’établissent mais, là encore, un ancien responsable de Sanofi, Pierre Chancel, pour se glorifier sottement, comme pour la Lantus, de son habileté.

4 « Amalgame efficacité intrinsèque et amélioration de la qualité de vie »
Le traitement basal-bolus n’a pas attendu la Lantus pour être pratiqué. Là encore, il n’a jamais été question de dénigrer cette insuline.

5 « L’omission classique des coûts de R&D dans l’évaluation du coût d’un médicament »
De quel arguments biaisés parlez-vous ? Il n’a jamais été question de minorer la R&D, le « professeur Suisse » que vous citez, David Béran, a fait un travail remarquable sur le sujet. Et Open Insulin, avec qui nous travaillons, et qui tentent de fabriquer de l’insuline en open source pour cette moitié de DT1 de la planète que l’oligopole de l’insuline laisse mourir, en savent quelque chose. Quand des pays d’Afrique achètent encore des bandelettes d’analyse qui sont vendues 100 fois leur coût de fabrication, il est difficile pour ces produits de parler de R&D, même si je ne sous-estime pas le besoin de mutuellisation d’entreprises comme Sanofi qui, bien qu’ayant annoncé il y a quelques années leur désengagement de la recherche sur le diabète, continuent de s’y intéresser, ainsi récemment en annonçant un partenariat avec Adocia.
Lorsque j’ai écrit mon livre, la question du prix des traitements, et de leur coût pour la collectivité, n’était jamais abordée. L’entente tacite n’est plus contestée par personne. Quand, il y a quelques mois, sous la pression de T1 International, organisation que nous représentons en France, et de la campagne #insulin4all, Eli Lilly a annoncé une baisse de 70% du tarif de son insuline aux Etats-Unis (toujours pas mise en application, hélas), Novo Nordisk et Sanofi ont fait des annonces similaires dans les semaines qui ont suivi. En France, plus que le coût de l’insuline, c’est celui de dispositifs comme les pompes à insuline qui mérite d’être interrogé. Le sujet n’est pas abordé dans le documentaire, comme les millions gaspillés au profit d’une société comme Diabeloop, spécialisée dans les effets d’annonce intempestifs. Là encore, inutile de préciser que je ne conteste pas l’utilité, dans certains cas, des pompes à insuline, mais leur prix et celui des prestataires : si un maire trouve que Veolia vend l’eau trop cher, cela ne signifie pas qu’il est contre l’eau.

6 « La critique du parcours médicamenteux du patient diabétique »
Vous faites, là encore, des raccourcis mensongers. Il n’a évidemment jamais été question de choses pareilles pour le type 1, même s’il a été démontré qu’un objectif d’HbA1c irréaliste pour le DT1 augmentait sa létalité. Pour le Type 2, personne n’a nié qu’en dernier recours l’insuline pouvait palier aux insuffisance du pancréas.

7 « « L’obsession de la glycémie » = scandale Avandia de 2007 ? »
L’Avandia n’est jamais évoqué dans mon livre, vous avez là un ajout de la production, les limites de la « correction » par les « sachants ». Ce documentaire a quelques années, il serait intéressant aujourd’hui de se pencher sur le dévoiement des agonistes du GLP-1, tant d’années après le Mediator.

8 « Sempiternelle confusion entre lien et conflit d’intérêt »
Si nous sommes sévères sur la diabétologie de congrès, c’est d’abord pour souligner sa paresse. Quant aux liens et aux conflits d’intérêts, il ne faut pas sous-estimer la vanité de certains mandarins. Nous ne reprochons pas à des notables comme le professeur Charbonnel d’être malhonnêtes, nous ne sommes pas des arbitres du vice et de la vertu, nous leur reprochons d’être médiocres, de ne publier dans aucune revue scientifique, de livrer des communications indigentes qui tiennent plus du publireportage institutionnel que de la médecine ou de la science.
Il n’y a aucune présomption de culpabilité mais des faits : la SFD est ouvertement instrumentalisée afin de contourner la loi HPST de 2010 qui tentait, après le Mediator, de mettre un terme à certaines pratiques. Nous ne sommes pas des chevaliers blancs, il est important, vous avez raison, que les praticiens dialoguent avec les industriels, et même qu’ils travaillent avec eux, il est dommage que ce dialogue soit si mal utilisé. Nous connaissons l’adage « un expert sans liens d’intérêt est un expert sans intérêt », mais le retard de la diabétologie vient aussi du confort matériel de mandarins – rois fainéants.

Vous parlez dans votre texte de « Big Pharma » pour nous faire passer pour des exaltés, vous pouvez passer au peigne fin tous les textes publiés sur diabeteetmechant.org et l’intégralité de mon livre, nous n’utilisons jamais ce genre d’expression, pas plus que des mots faciles comme multinationales.
Nous sommes très optimistes sur les progrès qui peuvent être accomplis dans le diabète de type 1, qu’il s’agisse de recherche fondamentale (notamment grâce à celles accomplies dans les autres maladies auto-immunes) d’innovations ergonomiques ou pratiques (ainsi le FreeStyle Libre d’Abbott, que nous avons défendu dès sa création quand bien des diabétocrates y étaient hostiles). Nous sommes plus réservés sur la diabétologie elle-même, puisque cette discipline n’est à l’origine d’aucune innovation majeure et qu’elle n’a cessé, par des consignes dépassées (son prosélytisme sur les sucres lents, sa hantise de la seule hypoglycémie quand la plupart des décès sont dûs à l’acidocétose, la confusion entretenue entre les différents diabètes…), d’aggraver les choses.

Encore une fois, bien des contre-exemples heureux existent, des praticiens de qualité, des industriels qui cherchent sincèrement à conjuguer recherche légitime de profits et innovations d’utilité publique, mais il nous parait nécessaire de faire évoluer la culture générale du diabète, qui nous semble très en retard par rapport à la plupart des autres pathologies. Je suis navré de devoir encore me justifier ici, rappeler que nous ne sommes pas des imprécateurs, que notre action est avant tout positive, que depuis la création de l’association nous avons obtenu des changements concrets qui vont au-delà du diabète, comme la suppression du questionnaire de santé pour l’assurance des prêts immobiliers, avec l’aide décisive de nos amies de Rose Up et en nous associant à d’autres associations comme la nôtre, ou le maintien de la fabrication de pompes implantées, avec le Collectif des Diabétiques Implantés, que c’est l’activisme d’ un jeune DT1, Hakaroa Vallée, qui a permis d’en finir avec l’interdiction a priori de l’accès des DT1 à certains emplois. Défendre ces positions ne nous apporte que des tracas, nous prend du temps pour une maladie qui nous en prend déjà beaucoup, oui nous sommes des amateurs, nous ne tirons aucun bénéfice du diabète, ni au propre, ni au figuré. Ce documentaire est imparfait mais il fallait le faire, c’est une des premières fois qu’on peut entendre autre chose, à la télévision, que les marronniers sur le diabète commençant généralement par une séance d’amputation et multipliant les confusions entre types 1 et 2 (ne parlons pas des autres formes). Il est très difficile d’aborder cette ou ces maladies en étant à la fois clair et précis, si un film ou un livre l’avait fait auparavant vous n’auriez pas à évoquer celui-ci.

Bertrand Burgalat

 

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J’ajoute ici les observations de Louise Lassalle (biochimiste, titulaire d’un doctorat portant sur les protéines thermophiles), d’Open Insulin Foundation France (www.fr.openinsulin.org) :
Un peu choquée par cet article à charge qui, paradoxalement, se positionne du côté de la science mais en accumulant les approximations et les erreurs. A l’inverse de ce qu’on pourrait attendre d’un article dans une revue de vulgarisation scientifique, le texte ne justifie aucun de ces arguments par des références ou des sources. Cet article étant une critique d’un documentaire, les citations sont approximatives, souvent prises à contre-sens et les intervenants ne sont pas nommés (alors qu’ils sont identifiés dans le documentaire).

Pour la suite, j’ai voulu revenir sur les inexactitudes du texte sur les aspects scientifiques et sur les aspects de production de l’insuline, puisque c’est mon domaine d’expertise.


 » Le film nous explique bien comment c’est arrivé, grâce au génie génétique : on a isolé la séquence génétique responsable de la fabrication d’insuline et on l’a utilisée pour une fabrication in vitro avec des levures. En pratique, cela s’est passé progressivement avec des innovations successives permettant de passer au final à une insuline 100 % synthétique, permettant de s’affranchir de toute pénurie. Sur cette prouesse, le film ne remercie pas la recherche industrielle….  »

Beaucoup de choses à dire sur ce paragraphe, commençons par les erreurs :
– in vitro, le terme est incorrect puisqu’il indique un environnement en dehors d’un organisme vivant.
– les levures n’ont été utilisées que dans les années 2000 dans la production des médicaments. L’insuline humaine est produite à partir de la bactérie Escherichia coli.

Je ne comprends pas la mention “des innovations successives”, je pense qu’on peut justement parler de rupture, dès que les scientifiques ont compris qu’ils pouvaient intégrer de l’ADN externe aux bactéries, tout s’est passé assez vite. Les premiers travaux sur l’insuline humaine synthétique commencent à Genentech en 1978 et l’insuline est mise sur le marché par Eli Lilly en 1983 (ce qui inclut le temps d’essais cliniques). Pour lire en détail le développement de Genentech : https://www.gene.com/stories/cloning-insulin.

Le développement de l’insuline humaine produite via génie génétique repose en grande partie sur des avancées de la recherche publique. Le développement de la production de l’insuline humaine n’est pas fait par une entreprise pharmaceutique mais par un spin off de l’Université de San Francisco, Genentech, qui deviendra la première entreprise biotechnologique, grâce notamment à ses travaux sur l’insuline.
« Lilly, Novo Nordisk et Sanofi sont les 3 laboratoires qui se partagent le marché de l’insuline. Et oui, développer des insulines synthétiques et les faire évoluer, ce sont des efforts de recherche & développement faramineux, donc des investissements coûteux.”

Les entreprises pharmaceutiques ne partagent pas le coût de recherche et développement par médicament. Les coûts que l’on peut trouver sont en général des chiffres globaux mais qui ne proviennent pas de données détaillées et sourcées.

On pourra quand même noter qu’en regardant les rapports financiers annuels, par exemple celui de Novo Nordisk de 2022 (https://www.novonordisk.com/content/dam/nncorp/global/en/investors/irmaterial/annual_report/2023/novo-nordisk-annual-report-2022.pdf), les dépenses de R&D sont proches des dépenses de production. Les dépenses de R&D représentent 13% du chiffre d’affaires et la moitié du profit net. Donc si développer des insulines synthétiques ce sont “des investissements coûteux”, les profits sont aussi faramineux. L’industrie pharmaceutique est l’une des industries les plus rentables.

« Ainsi, passer de l’insuline animale à l’insuline humaine par génie génétique a fait multiplier par 10 le coût du médicament. »

La déclaration est floue : est ce qu’on parle du coût du médicament pour les patients ou du coût de production ? Comme dit précédemment, le coût de production n’est en général pas partagé. Je n’ai pas trouvé d’information sur le coût de production de l’insuline à partir de porc.

Si on parle du prix du médicament, alors l’argument est vrai mais montrerait plutôt une certaine appétence des entreprises pharmaceutiques d’augmenter les prix sans lien avec le coût de production.
« Arte a interviewé un professeur suisse qui tente de faire une belle démonstration, additionnant coût des matières premières, coûts réglementaires (pour la mise sur le marché), la marge du fabricant et des coûts « d’infrastructure » pour la fabrication. Et bien figurez-vous qu’avec ces calculs, il ne devrait pas y avoir de différence entre le prix de l’insuline analogue (Lantus etc.) et l’insuline humaine. Cherchez l’erreur… »

Là, j’avoue n’avoir pas compris ce paragraphe. Cela sous-entend qu’il y a une erreur, mais laquelle ? Et oui, dans la production, cela coûte la même chose de produire de l’insuline humaine ou analogue car les protocoles de production diffèrent peu. D’ailleurs, chaque producteur d’insuline produit l’insuline humaine et les différentes insulines analogues dans la même usine. Je ne comprends pas pourquoi le mot infrastructure est mis entre guillemets, il me semble que c’est le terme adéquat. Je rappelle que l’on n’a pas accès aux coûts réels des matières premières, réglementaires, et d’infrastructure car ils ne sont pas partagés par les fabricants d’insuline. C’est pourquoi l’estimation des coûts est toujours une approximation.
« Alors évidemment, on ne va pas ici jouer le tout blanc ou tout noir, un marché concentré auprès de 3 fournisseurs est effectivement un problème, Arte s’engouffre dans la thèse de l’entente entre eux sur les prix, parle d’activité de lobbying intensif auprès des gouvernements. Les labos font des profits record alors que dans certains pays comme les États-Unis, l’insuline vitale est un produit de luxe inabordable. On ne va pas dire le contraire, mais il est dommage de venir dans ce contexte avec des arguments biaisés ou peu rigoureux. « 

Quels sont les arguments biaisés auxquels Fabienne Blum fait référence ? Je n’ai pas compris la fin de ce paragraphe.

Reprenons point par point les éléments listés dans ce paragraphe :
“la thèse de l’entente entre eux sur les prix” : cette question a été le sujet d’une enquête bipartisane (c’est-à -dire rassemblant des démocrates et des républicains) du Sénat des États Unis qui a rendu son rapport en 2021. Le rapport ne mentionne pas une entente (c’est à dire se mettre d’accord avant le changement du prix) mais reporte des activités de “shadow pricing” c’est à dire de surveiller les prix des concurrents et d’augmenter le prix de son produit en conséquence.
“The investigation found that insulin manufacturers aggressively raised the list price of their insulin products absent significant advances in the efficacy of the drugs. In particular, the investigation found that Novo Nordisk and Sanofi not only closely monitored the others’ price increases, they actually increased prices in lockstep—sometimes within hours or days of each other—a practice known as “shadow pricing.”
“parle d’activité de lobbying intensif auprès des gouvernements.” : alors là, je tombe un peu des nues, le lobbying est connu c’est même réglementé. Pour les Etats unis, il existe des listes des contributions des entreprises pharmaceutiques aux campagnes électorales. Récemment, le livre de Rozenn Le Saint revient sur les liens entre les entreprises pharmaceutiques et Macron (Chantage sur ordonnance).

“Les labos font des profits record alors que dans certains pays comme les États-Unis, l’insuline vitale est un produit de luxe inabordable. On ne va pas dire le contraire” : Encore heureux ! Fabienne Blum évacue une crise majeure aux Etats-Unis, qui fait de la question de l’accès à l’insuline une question centrale pour chaque élection fédérale et une problématique bipartisane. Des personnes meurent aux Etats Unis car elles n’ont pas accès à l’insuline. Aux Etats unis, l’insuline est vendue 6 fois plus chère qu’en France, et en plus il n’existe pas de couverture sociale universelle aux Etats Unis.

Louise Lassalle

 

 

Enfin la réponse d’Anne Durieux :

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Chère Madame Blum,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre article « Diabète, une addition salée » : un film d’Arte avec « Big Pharma » ostensiblement dans le viseur », mis en ligne 12 août 2023. Je l’ai d’ailleurs relu plusieurs fois avec attention mais surtout avec le cœur et l’esprit de la diabétique que je suis. J’ai bientôt 58 ans et suis sous insuline depuis presque 54 ans. Je prends ici la liberté de partager quelques commentaires, à travers le prisme de mon expérience du diabète.
Vous mentionnez plusieurs fois des accusations graves et systématiques portées à l’encontre des fabricants de médicaments par Bertrand Burgalat et le film d’Arte, et proposez de vous concentrer sur ce point dans votre article.
Vous questionnez l’objectivité de Bertrand Burgalat et le tapage pleurnichard et biaisé fait dans le film.
Ce film s’inscrit dans une problématique mondiale, étonnamment passée sous silence jusque-là. En 2020, le film de Bertrand Burgalat est le premier à mettre au centre de la scène le diabétique et les divers aspects et difficultés de sa réalité quotidienne. Il le fait cependant dans un cadre international car il évolue à un niveau international.  N’oublions pas que le diabète n’a pas de frontières et que c’est un ennemi silencieux, généralement invisible jusqu’au moment où il est trop tard. Le diabète handicape et tue. Il le fait dans les pays pauvres (3 diabétiques sur 4 n’ont pas accès aux traitements !) mais il le fait également dans nos pays riches, en raison du prix des traitements. Ça c’est la problématique.
https://www.federationdesdiabetiques.org/federation/actualites/acces-a-linsuline-dans-le-monde-regard-sur-la-situation-actuelle
https://www.makingdiabeteseasier.com/be-fr/conseils-pour-vivre-son-diabete/nouvelles-recherches-etudes/2020-les-chiffres-du-diabete-en-europe
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/diabetes#:~:text=Le%20diab%C3%A8te%20est%20une%20cause,%C3%A2ge%20ont%20augment%C3%A9%20de%203%20%25.

Les chiffres du diabète


Certains parmi nous ont la possibilité et les capacités de témoigner, secouer les parties prenantes, industriels, labos, États, etc. et il faut qu’ils continuent contre vents et marées. Les choses doivent bouger, le plus rapidement possible.
En 2020, il semble y avoir eu enfin un début de réaction mondiale. Le diabète a par exemple été abordé au Forum Économique Mondial de Davos. Plusieurs articles y sont sortis, dont les deux ci-dessous. C’est important de les citer car le World Economic Forum de Davos, créé en 1971 par l’économiste allemand Klaus Schwab, réunit l’élite économique et politique de plus de cent pays et territoires pour discuter des questions et enjeux actuels de portée mondiale. Le fait que le diabète y soit abordé prouve l’importance du sujet, d’autant que les articles sélectionnés montrent deux sources d’intérêt :
– Le 1er aborde le thème sociétal de cette pandémie silencieuse qu’est le diabète et qui tue près de 7 millions de personnes chaque année
https://www.weforum.org/agenda/2020/12/diabetes-silent-epidemic-world-health/

L’autre, Forum économique oblige, aborde cette pandémie silencieuse sous l’aspect d’une menace pour l’économie mondiale
https://www.weforum.org/agenda/2016/02/the-silent-pandemic-that-threatens-the-global-economy/

Je terminerai ce point abordant la dimension mondiale du diabète en mentionnant la Journée mondiale du diabète de 2020 (la première a vu le jour en 1991 à l’initiative de la Fédération internationale du diabète et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)), avec pour objectif de susciter une prise de conscience au sujet de cette maladie chronique.
Ceci prouve si besoin est que les choses doivent bouger et qu’un début de prise de conscience a lieu. En tant que personne diabétique, je m’en réjouis et veux que les choses bougent, mais je veux qu’elles le fassent vite et dans le bon sens.
Votre article dénonce le fait que le film présenterait l’industrie pharmaceutique telle un charognard essayant de tirer un maximum d’argent (et y parvenant) en trompant sur la marchandise qu’elle commercialise avec la complicité des autorités sanitaires.
Permettez-moi de demander pourquoi vous faites porter sur Bertrand et le film d’Arte ces accusations de tromperie ? J’ai pris le temps de regarder à nouveau le film, parce que vos propos me semblent être de sacrés raccourcis passablement orientés et très déformés.
Peut-être est-ce dû à mon diabète mais je vois ce film simplement comme un témoignage large de notre vécu, un témoignage de notre réalité et de nos batailles quotidiennes, pas comme une sorte de complot multipartis comme votre article l’indique d’ailleurs plus bas. Ce film est simplement la voix de tous les diabétiques, et surtout celle des plus démunis, d’Afrique, d’Asie, ceux qu’on n’entend pas, ceux qui n’ont pas accès aux traitements et meurent, faute d’accès et de moyens.
Vos propos me semblent vraiment porter un jugement personnel hâtif, injustifié et infondé, … et jamais étayé par la moindre source… Cet article interprète à sa sauce les paroles des divers intervenants et leur prête carrément des propos qui ne sont pas les leurs.
 » Le film nous dit en introduction : le fléau diabète ? « un monde merveilleux pour les industries pharmaceutiques ».
Une femme, non identifiée : « C’est la seule maladie dont tout le monde accepte et se satisfait pleinement de l’idée qu’on ne la guérira jamais. Pourquoi ? »
Ah bon. Outre que cette réflexion est un peu complotiste, il semble que ceux qui affirment cela n’aient pas conscience des efforts de recherche très importants déployés pour comprendre et résoudre la mécanisme physiopathologique (la cause) du diabète, pour pouvoir guérir la maladie.
Bien. Le décor est planté. Quels sont les arguments à l’appui de ces accusations ? Sont-ils valables ? « 
Permettez-moi d’exprimer mon étonnement et mon désarroi sur plusieurs points :
À moins d’une erreur de ma part, les journalistes ont pour mission de rechercher et vérifier l’information, de la rédiger puis de la transmettre sur tout type de support. Ils sont des rédacteurs, des spécialistes de l’écriture (à ce propos, quelques fautes d’orthographe dans votre article).
Je ne suis pas journaliste mais j’ai cherché des infos ; sur cette « femme non identifiée pour commencer et sur les nombreux jugements et avis que vous exprimez, sans preuves. La « femme non identifiée » apparaît dès qu’on clique sur la page de Diabète et Méchant. https://forum.diabeteetmechant.org/  En cherchant un peu, on trouve son nom et sa fonction dans l’association. Il s’agit de Frédérique George Pichot.
« C’est la seule maladie dont tout le monde accepte et se satisfait pleinement de l’idée qu’on ne la guérira jamais. Pourquoi ? »
La diabétique que je suis a une envie immense, gigantesque de guérir ! Vous ne l’imaginez visiblement pas ! Je suis d’ailleurs certaine que c’est le souhait de chacun de nous. Dans mon cas, ce souhait est enfoui dans ma tête et dans mon cœur depuis que j’ai conscience de ma maladie, de cette plaie avec laquelle je dois vivre. Je n’en parle pas ; ce souhait de guérison est un vœu, une petite lueur que je cache et protège, un peu comme les vœux que les enfants font devant les étoiles filantes et qui ne se réalisent pas si on en parle …
Je peux par ailleurs vous assurer, d’abord en tant que simple personne, mais encore plus en tant que personne directement concernée, que j’ai, que chacun de nous a conscience des progrès fabuleux réalisés par les labos et l’industrie. Je peux vous assurer que je suis, que nous sommes tous profondément reconnaissants de ces avancées.
En 1969, après une semaine de coma, ma vie d’enfant insouciante de 4 ans a basculé dans le diabète. Du jour au lendemain, elle a été rythmée par une injection d’insuline zinc mixte novo lente par jour (ce qui prouve si besoin que l’insuline lente existe depuis longtemps ; c’était d’ailleurs la seule à l’époque), l’obligation de manger toutes les deux heures sous peine de coma ; une vie pleine de limitations, d’interdictions et de contraintes ; pour mes parents et mon entourage aussi. Ma mère se levait toutes les nuits pour vérifier que je n’étais pas dans les pommes et pour me secourir à chaque fois que c’était le cas. J’ai personnellement vécu chacune des avancées et j’en suis très profondément reconnaissante. Les nouvelles insulines, plus pures et plus concentrées, ont été une véritable bénédiction ; les seringues jetables tout autant. Sans parler des capteurs et de tout ce qui a suivi ! Je pense régulièrement à tout ce qui est en projet, en cours et qui améliorera encore ma vie : continuation de la production et amélioration des pompes internes, pancréas artificiels internes, greffes diverses, recherches sur les anticorps, etc. etc. Chaque avancée est un petit pas en avant et la preuve que nous devons et pouvons garder espoir.
Comme tous les diabétiques de ma génération (et il y en a qui sont aujourd’hui plus âgés que moi), nous avons tous, enfoui en nous, le doux rêve du miracle de la guérison. Les choses avancent certes, à la fois vite quand on les regarde de l’extérieur sur la période de ces 54 ans, mais toujours bien trop lentement quand on est directement concerné. Je vous souhaite de ne jamais devenir diabétique.
Cependant, après plus d’un demi-siècle de diabète, même si j’ai encore et toujours cet espoir et si je pense qu’il se réalisera un jour, je suis devenue plus réaliste et pragmatique et doute aujourd’hui que ce sera pour moi et ma génération. Peut-être celle de mes enfants ; dans le meilleur des cas. Je ne crois plus aux « dans l’espace de 5 ans » dont on me farcit les oreilles encore à l’envi. Voyez-vous, ça fait déjà 11 fois 5 ans dans mon cas … ça fait déjà 16, 17 fois dans le cas d’amis … avec de grosses complications pour certains ; parmi les plus jeunes aussi … ça c’est notre, c’est ma, réalité. Donc la guérison ? Oui … Mais …
Ça, c’est le côté patients. Car il y a de fait un autre côté à la médaille Diabète : celle de l’industrie. Côté industrie donc … juste une question, très pragmatique : qu’adviendrait-il si nous guérissions ??? Avons-nous intérêt à guérir ??? D’où la possible lassitude, le possible fatalisme de nos réactions qui nous font dire « Oui … Mais … »
Quelques chiffres côté industrie. Article du Monde de 2017 :
https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/14/diabete-l-autre-business-du-sucre_5214391_3234.html#:~:text=Lecture%206%20min.&text=Pr%C3%A8s%20de%2044%20milliards%20de,d’euros)%20en%202022.   

Classement des dix premières sociétés pharmaceutiques sur la base du chiffre d’affaires mondial des antidiabétiques en 2017 et 2024*
https://fr.statista.com/statistiques/573871/chiffre-d-affaires-mondial-realise-par-les-dix-plus-grandes-societes-pharmaceutiques-en-et-2020/
Toutes les entreprises, peu importe leur taille, sont des organisations. Il existe de nombreuses définitions des organisations, mais retenons la suivante : « une organisation est la coordination rationnelle d’un certain nombre de personnes et de moyens en vue d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée ». La question qui se pose alors est justement celle de cet objectif : quels buts les entreprises pharmaceutiques cherchent-elles à atteindre ? Et nous dans tout ça ?
Notre intérêt et notre souhait sont bien de guérir mais est-ce dans l’intérêt financier de l’industrie pharmaceutique que nous guérissions ?
Enquête journalistique ou adaptation d’un témoignage ?
 » On imagine donc son fardeau. Son livre est à charge contre l’industrie pharmaceutique. et en tant que patient et militant, pour cette raison on ne peut pas dire que l’auteur ne soit pas dénué de conflits d’intérêt, son approche n’est bien évidemment pas neutre.
Il est dommage que ce contexte n’apparaisse pas d’emblée car beaucoup auront l’impression de regarder une enquête journalistique neutre. Ce n’est donc pas le cas, par principe. Mais aussi objectivement, on va le voir ».
Attention : on ne jette pas la pierre sur Bertrand Burgalat, d’autant qu’il a créé une association de patients (Diabète et méchant), initiative toujours bienvenue et importante pour porter la voix des patients auprès de l’industrie, des professionnels de santé et des pouvoirs publics. Bertrand Burgalat est un dandy de la pop, un musicien particulièrement créatif et original, respect ! Mais un témoignage, ou son adaptation, c’est particulièrement orienté, sous le prisme d’une vision unique, et ce n’est pas le standard de l’ enquête journalistique.
Toujours est-il que le film commence, hommage oblige, par l’histoire de Bertrand Burgalat et de son calvaire qui débute dès l’âge de 10 ans. Son pancréas ne fonctionne plus, Il doit s’injecter de l’insuline de synthèse, plusieurs fois par jour, nous explique-t-on. Rappelons que ce diabète de type 1 est minoritaire, 90 % de la population touchée est atteinte de diabète de type 2 qui survient à l’âge adulte.

Vos commentaires semblent de nouveau une attaque personnelle biaisée. Le film part de fait de l’exemple de Bertrand Burgalat, de ses besoins en tant que diabétique, lui permettant d’élargir aux autres diabétiques et surtout d’ouvrir sur les (gros) problèmes que (de très nombreux) diabétiques rencontrent, à commencer par le prix des insulines et le business fait autour du diabète.
Y-a-t-il une gradation des diabètes ? L’un est-il plus important ou plus grave que l’autre ? Peut-être en fonction du nombre de personnes atteintes ?
On le voit évoluer au milieu de ses claviers musicaux et au sein de son association, puis expliquer que « l’invention de l’insuline » donnée au laboratoire américain Lilly, « a été totalement dévoyée « .
Votre article fait de nouveau un procès d’intention et interprète les paroles de Bertrand Burgalat. Ne pensez-vous pas que Banting et Best se retourneraient dans leurs tombes s’ils voyaient les prix de l’insuline aujourd’hui et les conséquences sur les diabétiques ? Car c’est de cela dont il s’agit.

Frederick Banting et Charles Best ont de fait vendu les droits de brevet pour l’insuline à l’université de Toronto pour seulement 1 dollar symbolique en déclarant : « l’insuline appartient au monde, pas à nous ». Un paradoxe frappant entre l’intention de ces chercheurs à l’origine de cette découverte majeure et la réalité actuelle marquée par un accès à l’insuline bien trop restreint dans de nombreux contextes et des prix faramineux dans de nombreux pays… Permettez-moi de vous renvoyer au classement des dix premières sociétés pharmaceutiques sur la base du chiffre d’affaires mondial des antidiabétiques en 2017 et 2024*
https://fr.statista.com/statistiques/573871/chiffre-d-affaires-mondial-realise-par-les-dix-plus-grandes-societes-pharmaceutiques-en-et-2020/
Ici un comparatif des prix des insulines dans une partie du monde
https://fr.statista.com/infographie/28730/comparaison-prix-insuline-par-pays/
D’où l’intérêt pour et l’espoir immenses dans le travail formidable d’associations comme Open Insulin, qui travaille sur une insuline gratuite pour tous.  https://openinsulin.org/

 » Bon, tout d’abord rappelons que l’insuline n’est pas en soi une invention. L’insuline est une hormone. L’invention a été d’avoir été capable dans un premier temps d’identifier son rôle et de l’extraire et de la purifier chez l’animal (porc) pour permettre son administration salvatrice aux humains diabétiques, puis de la fabriquer de façon semi-synthétique et enfin totalement synthétiquement. Néanmoins, il y a des brevets tout au long de cette histoire et le premier a en effet été vendu à prix symbolique à Lilly qui a été la première à la commercialiser en 1923.
Mais la pénurie d’insuline porcine était programmée par ce mode d’obtention d’insuline pour l’homme, à l’échelle d’une vingtaine d’année. Et oui, les pancréas de porcs exploités à l’échelle industrielle pour le monde entier n’était pas un mode de fabrication pérenne. « 

Je ne peux m’empêcher de penser que vous ergotez et pontifiez faute de mieux. Je ne peux m’empêcher de penser que vous faites encore des raccourcis et approximations inutiles et posez des arguments d’autorité.
L’insuline n’a de fait pas été « inventée » mais « découverte » si on veut pinailler. Cela apporte-t-il un réel plus au débat ? Les premières insulines administrées aux diabétiques insulino-dépendants ont été extraites de pancréas de bœuf et de porc jusqu’en 1999 (en France). Je doute de la pénurie de l’insuline animale. Regardez simplement les statistiques mondiales de production porcine et bovine. La production mondiale de viande a augmenté de 45 % au cours des 20 dernières années. Ceci signifie donc la même chose pour les pancréas. Difficile dès lors de parler de pénurie programmée ne croyez-vous pas ? Si on veut pousser le cynisme un peu plus loin, la situation n’ayant guère évolué dans les pays pauvres où les diabétiques n’ont pas accès aux traitements, ces derniers continueront à mourir en silence.
Il serait sans doute plus juste de mettre en avant l’adéquation de ces insulines animales aux hommes par exemple pour justifier la fin des insulines animales. Les impuretés et la différence structurelle de ces insulines sont responsables de réactions locales ou d’allergies, voire provoquaient dans certains cas des réactions de rejet. Ces insulines agissaient différemment des insulines modernes. Je ne m’étendrai pas là-dessus, laissant à la scientifique que vous êtes le soin de chercher et réécrire le sujet. Il serait plus juste également de mettre en avant la recherche de nouvelles molécules et (malheureusement) tout simplement les normes européennes qui ont stupidement décidé d’arrêter cette insuline.
Quelques chiffres sur la production bovine et porcine au cours des 20 dernières années : https://www.3trois3.com/derniere_heure/hausse-de-45-de-la-production-mondiale-de-viande-depuis-20-ans_16088/#:~:text=Production%20mondiale%20de%20viande%202000,Source%20%3A%20FAO.&text=La%20production%20mondiale%20de%20viande%20a%20atteint%20337%20millions%20de,%2C%20contre%2039%20%25%20en%202000.

 » Insuline de synthèse et course à la durée d’action
Le film nous explique bien comment c’est arrivé, grâce au génie génétique : on a isolé la séquence génétique responsable de la fabrication d’insuline et on l’a utilisée pour une fabrication in vitro avec des levures. En pratique, cela s’est passé progressivement avec des innovations successives permettant de passer au final à une insuline 100 % synthétique, permettant de s’affranchir de toute pénurie. Sur cette prouesse, le film ne remercie pas la recherche industrielle….
Lilly, Novo Nordisk et Sanofi sont les 3 laboratoires qui se partagent le marché de l’insuline. Et oui, développer des insulines synthétiques et les faire évoluer, ce sont des efforts de recherche & développement faramineux, donc des investissements coûteux.
Ainsi, passer de l’insuline animale à l’insuline humaine par génie génétique a fait multiplier par 10 le coût du médicament. « 

Pouvez-vous donner vos sources sur le coût ? Cela demande de fait à être étayé. Ci-dessous quelques articles sur le coût de production de l’insuline et les parts touchées par les différentes strates :
Production costs and potential prices for biosimilars of human insulin and insulin analogues – Research notes that one vial of insulin costs around $2 to just over $6 to produce depending on the specific type –   https://gh.bmj.com/content/3/5/e000850
https://www.verywellhealth.com/insulin-prices-how-much-does-insulin-cost-and-why-5081872
https://www.natap.org/2019/HIV/052819_02.htm?fbclid=IwAR0Ahw_8Dq25AVVnDmLxyRLIYah1GPd2KIsWS2QrXguGJF393l6Tjb7iEbw
https://edition.cnn.com/2023/03/09/health/insulin-cost-khn-partner/index.html?fbclid=IwAR0laI1p8_GjN1_wjXZ7PiBcTwaqe7gN1-pN_UAAUgKEEI6DD_hFteE6R20
Le prix des insulines est un point que je reprends plus bas dans mes commentaires sur votre partie R&D mais je souhaite attirer votre attention sur un paragraphe d’un Article du Congressional Research Service de 2018 « Insulin Products and the Cost of Diabetes Treatment » de Judith A. Johnson :
“In the case of insulin, however, much of the initial basic research—original drug discovery and patient trials—was performed 100 years ago. Other more recent costs, such as developing the recombinant DNA fermentation process (over 35 years ago) and the creation of insulin analogs (about 20 years ago) may account for some portion of the current price of insulin products, but exactly how much is known only by the manufacturers. The pricing of insulin could also reflect accounting for research costs of other drug products, both the past costs of drugs that were not successful as well as future products that are currently under development”.
 » Sanofi se fait démolir par le film pour avoir créé Lantus (insuline glargine), une insuline humaine à durée d’actkion prolongée, parce que ça coûte plus cher et n’apporterait rien, une escroquerie en somme. Quelle avancée pourtant ? moins de piqûres quotidiennes, qui sont un fléau pour les diabétiques, ce dont d’ailleurs a parlé Bertrand Burgalat plus tôt dans le film en disant avoir été prêt à se piquer toute la journée pour aller mieux. Le film a le mérite de présenter une interview de Pierre Chancel, ex-Sanofi qui a participé au lancement de
Lantus. Il explique que cela a changé la vie des patients et notamment réduit le risque d’hypoglycémie nocturne, évoquant par exemple les diabétiques de type 1 obligé jusqu’ici de se faire une piqûre à 22h et de mettre le réveil à 5h pour une nouvelle piqûre. « 
Non, Sanofi ne se fait pas démolir pour avoir créé la Lantus, non ! Ne prêtez pas aux intervenants des propos qui ne sont pas les leurs. Par ailleurs, personne ne qualifie Sanofi d’escrocs.
Pour la petite histoire, permettez-moi de corriger : Sanofi n’a pas créé la Lantus.  Le brevet de la Lantus a été déposé par la firme allemande Hoechst. 1er dépôt le 9 avril 1999 ; demande d’amendement le 22 novembre 1999 et accord obtenu le 19 janvier 2000. Hoechst a été racheté par une autre boîte dont j’ai oublié le nom, formant Aventis, qui a ensuite été rachetée par Sanofi.
Ce qui est reproché à Sanofi, c’est le prix de cette insuline qui, d’expérience de diabétique, n’apporte pas le bénéfice promis et a été mise en avant pour des diabétiques de type 2 sans nécessité médicale, causant même des dégâts ! Mais soyons bon enfant ; il faut des essais pour faire avancer la science.
https://www.reuters.com/article/france-sanofi-lantus-idFRL5N0JI0VI20131203
Quant au commentaire de M. Chancel, ex-Sanofi, sur l’obligation sans la Lantus de se faire les injections à 5h et 22h, permettez-moi de nouveau, sur base d’expérience personnelle, de rappeler que sous un schéma 5 injections (2 lentes, 3 rapides), la durée d’action des insulines lentes oblige encore très souvent, trop souvent, les malheureux diabétiques à jongler avec l’injection de rapide du soir et celle de la lente pour faire cette dernière le plus tard possible … et reprendre le schéma du matin le plus tôt possible ! Tout ceci car les insulines vantées lentes ne le sont pas autant qu’elles le sont décrites. Vive le diabète.
 » Bertrand Burgalat réagit immédiatement dans le film en disant que tout cela est mensonge. Il y aurait toujours eu des insulines qui tenaient « plus ou moins 24 heures ». Voici la preuve selon lui : en 1975 il n’avait besoin que d’une piqûre par jour (il était adolescent). Malheureusement un témoignage personnel, qui plus est sur une maladie évolutive et à forte variabilité inter- et intra-individuelle ne prouve rien. D’autant qu’il a dit par ailleurs dans le film que les piqûres multiples chaque jour était invivable. Sans mettre en doute la sincérité d’un témoin, on ne peut pas généraliser dessus. « 

De nouveau des raccourcis, des arguments d’autorité, visant à décrédibiliser et une grosse méconnaissance du sujet. Je suis née en 1965 (Je doute d’être un cas unique). Je suis devenue diabétique en 1969 (Je doute une nouvelle fois d’être un cas unique). À cette époque, on ne disposait que d’insuline au zinc, qui en faisait une insuline « lente ». J’utilisais de la « Zinc Mixte Novo Lente ». Ça marchait plus ou moins bien puis a fini par ne plus marcher. On couvrait de fait « plus ou moins 24h » comme le dit Bertrand Burgalat. Le témoignage que vous lui reprochez comme « personnel, qui plus est sur une maladie évolutive et à forte variabilité inter- et intra-individuelle » est cependant le vécu de toute la « vieille génération » de diabétiques dont je fais partie, diabétiques ayant utilisé ces premières insulines. Tous les « vieux » diabétiques vous le confirmeront. Il n’y avait rien d’autre.

Les injections multiples ? Tous les diabétiques vous le confirmeront également, c’est réellement atroce et de fait « invivable ». Peut-être que par esprit scientifique, vous pourriez tester de vous faire 5 injections (de sérum physiologique évidemment) par jour pendant ne serait-ce qu’une semaine (puis, soyons fou, tester les pompes externes, idem). Vous expérimenterez ainsi de première main, le temps de quelques jours, notre quotidien de toujours. La différence étant qu’au bout d’une semaine vous arrêterez … et que si nous le faisons, nous mourrons. Vive le diabète.

 » Au début du film, il est reproché aux laboratoires pharmaceutiques d’avoir mis sur le marché quantité d’antidiabétiques oraux pour éviter le passage direct à l’insuline. Dans une partie ultérieure du film, on reproche désormais aux laboratoires d’avoir promu l’insuline auprès des médecins généralistes. Quelle que soit la configuration, le laboratoire est donc toujours fautif…
Selon un témoin, médecin germanophone, les laboratoires ont promu l’insuline en remplacement des recommandations hygiéno-diététiques .  Et bien cela reste à prouver, car les recommandations et lignes directrices sont claires par rapport au préalable à tout traitement : les mesures hygiéno-diététiques ! régime alimentaire, exercice physique, changement de style de vie sont un prérequis officiel et le discours de santé publique invariable de toute prévention et prise en charge du diabète de type 2. « 

Vos propos font une fois encore de sérieux raccourcis et sont un sérieux amalgame, un mix de points qui partent dans tous les sens, sauf dans le bon. Permettez-moi de revenir sur les plus choquants pour moi :
Le témoin ci-dessus est délibérément dépouillé de son titre et de sa fonction et présenté comme un médecin lambda, parlant une autre langue. Ce témoin n’est pas «un médecin « germanophone » lambda. Il s’agit du Prof. Stephan Martin, allemand, pas « germanophone », chef de clinique de diabétologie de l’hôpital de Düsseldorf (c’est d’ailleurs écrit dans un encart mais encore faut-il ne pas en faire abstraction). Il ne dit pas une seule fois que les laboratoires ont promu l’insuline en remplacement des recommandations hygiéno-diététiques. C’est totalement faux. Cela a certes été testé mais il dit lui-même que le régime alimentaire, l’exercice physique, le changement de style de vie sont la base d’une amélioration, voire d’une rémission (PAS d’une guérison). PAS une fois il ne dit que l’insuline est la solution ! C’est d’ailleurs ce que confirme son patient, Wilfried Staenger dont vous parler plus bas. Par souci d’exactitude, j’ai réécouté les séquences en V.O. et les ai fait écouter à des collègues britanniques et allemandes (pas « germanophones ») afin de vérifier ce qui était dit (ou pas).
 » Attaque de la pertinence d’un marqueur : l’hémoglobine glyquée
Le film d’Arte est bourré de contradictions. Par exemple, il décrit très bien les dégâts terribles d’un excès de sucre dans le sang, ainsi que la difficulté de la fiabilité de sa mesure directe (glycémie) du fait de sa variation perpétuelle. Mais au lieu de présenter un marqueur révolutionnaire qui est désormais la référence pour le contrôle de la prise en charge du diabète, Arte préfère le présenter comme un « formidable outil marketing » des laboratoires. Ces derniers se voient reprocher des campagnes de prévention (Sanofi) auprès des patients diabétiques les encourageant au contrôle trimestriel de leur HbA1c (hémoglobine glyquée) et la limite acceptable, qui est de 7 %. Pourquoi ? Parce qu’au-dessus, c’est le début des redoutables complications du diabète.

Mais qu’est-ce donc que l’HbA1c ? C’est une mesure qui traduit la glycémie passée sur une période de 3 à 4 mois. Bien plus fiable et représentatif du statut du contrôle diabétique qu’une mesure de glycémie sur le vif. À tel point que l’HbA1c est le marqueur scientifiquement reconnu pour le suivi des personnes atteintes de diabète, et également utilisé comme critère d’évaluation des médicaments antidiabétiques. Mais pour Arte, sensibiliser le public à ce marqueur essentiel, c’est du marketing de folie. « 
C’est de nouveau un amalgame incroyable des diabètes de type 1 et 2 et des raccourcis qui changent totalement le sens des propos tenus ! Les contradictions trouvent plutôt leur origine dans votre lecture personnelle des faits présentés. C’est l’utilisation à tort et à travers de l’HbA1c qui est dénoncée dans le film, rien d’autre car c’est de fait un outil formidable.
 » Amalgame efficacité intrinsèque et amélioration de la qualité de vie
Le film d’Arte a un parti-pris, on l’a vu, et poursuit sur sa lancée : Lantus serait de la fumisterie et n’apporterait rien aux patients, c’est juste plus cher et cela ne sert que le laboratoire pharmaceutique, Sanofi. À l’appui, une controverse des années 2000 en Allemagne avec une agence d’évaluation locale supportant cette thèse, et l’avis 2014 de la Haute autorité de santé (HAS) statuant à un service médical rendu faible.  « 
Au risque de paraître désagréable, permettez-moi de dire que vous voyez une nouvelle fois ce que vous voulez voir et entendre. L’expérience des patients prouve encore une fois que la Lantus n’a pas l’effet promis. En fait, d’autres insulines (concurrentes) fonctionnent même mieux mais sont délaissées face à la puissance marketing de Sanofi pour sa Lantus.

À ce propos, il s’avère que les labos pharmaceutiques se font une guerre des brevets sans merci. Face à ce risque, et pour continuer avec lui, Sanofi, qui a fait du diabète l’une de ses sept grandes plates-formes de croissance, a par exemple décidé de frapper fort pour le lancement d’une insuline glargine de nouvelle génération, appelée U300. Le groupe français a carrément déposé plainte devant la justice américaine pour contrefaçon. Il a accusé Lilly d’avoir violé quatre de ses brevets dans le domaine du diabète, permettant de gagner du temps.
Sanofi, comme tous les grands laboratoires, n’en est pas à sa première bataille contre un fabricant de génériques, ces copies de médicaments de marque. Allié au laboratoire BMS, il a ainsi mené une longue guerre contre le génériqueur Apotex, qui attaquait son ex-produit phare, l’anticoagulant Plavix. Avec succès, puisque Apotex a été condamné, début 2012, à verser 442 millions de dollars de dommages et intérêts à Sanofi et BMS.
Pour faire face à la concurrence des génériques de la Lantus, ou plutôt des « bio-similaires », puisqu’il s’agit d’un traitement issu de la biotechnologie, Sanofi a par exemple tablé sur l’U300. Selon Sanofi, cette nouvelle formulation avait « un effet plus régulier et plus prolongé que la Lantus ». Sanofi se contredit donc lui-même par rapport à sa Lantus et la polémique que vous dénoncez mais passons …
Or, dans le calendrier prévisionnel initial, U300 et la version glargine de Lilly auraient été au coude-à-coude aux États-Unis. Mais grâce à ce nouveau contexte, Sanofi a disposé de presque 18 mois entre le lancement d’U300 et l’arrivée d’un bio-similaire de glargine. Soit « un temps suffisant » pour permettre à sa nouvelle insuline de remplacer peu à peu la Lantus dans les prescriptions sans craindre la concurrence du produit de Lilly. Intérêt du patient ou intérêt financier ? Sans commentaire …
https://www.usinenouvelle.com/article/les-requetes-de-sanofi-sur-les-brevets-du-lantus-rejetees-dit-mylan.N783219
https://www.lefigaro.fr/societes/2014/01/31/20005-20140131ARTFIG00360-sanofi-attaque-eli-lilly-pour-defendre-son-lantus.php

Étonnamment, l’avis allemand a fait monter les associations de patients diabétiques au créneau (mais un témoin explique que c’est parce que les patients sont manipulés par les laboratoires…). Quant à l’avis de la HAS, Arte n’a vu que ce qu’elle avait envie de voir, car la HAS en 2014 et dans ses mises à jour conclut à un service médical rendu important dans les diabète de type 1 et 2, renouvelant les spécialités et incluant même une insuline glargine à dosage supérieur (Toujeo).
D’où vient cette erreur d’appréciation ? L’ancien dirigeant de Sanofi interviewé antérieurement dans le film l’a bien expliqué : pouvoir faire moins d’injections grâce à une insuline lente comme glargine par rapport à l’insuline humaine classique (NPH) est un bénéfice inestimable qui a transformé la vie des patients. Un bénéfice de qualité de vie qui joue aussi sur l’observance du traitement et les risques d’hypo-hyperglycémies, mieux maîtrisés.
C’est de nouveau un amalgame incroyable des diabètes de type 1 et 2 et des raccourcis qui changent totalement le sens des propos tenus ! Voir commentaires plus haut.
 » L’omission classique des coûts de R&D dans l’évaluation du coût d’un médicament
Arte a interviewé un professeur suisse qui tente de faire une belle démonstration, additionnant coût des matières premières, coûts réglementaires (pour la mise sur le marché), la marge du fabricant et des coûts « d’infrastructure » pour la fabrication. Et bien figurez-vous qu’avec ces calculs, il ne devrait pas y avoir de différence entre le prix de l’insuline analogue (Lantus etc.) et l’insuline humaine. Cherchez l’erreur…
On n’a pas les détails du calcul, mais d’emblée on voit que le coût de la recherche n’a pas été prise en compte. Le coût du développement non plus, bien qu’il est censé apparaître dans le coût réglementaire puisque la personne interrogé parles des études cliniques (qui coûtent très cher). Or, la R&D clinique n’est pas un coût réglementaire, c’est un coût de développement…
Cerise sur le gâteau, il va se plaindre ensuite d’un marché fermé entre les 3 grands laboratoires Lilly, Novo Nordisk et Sanofi, alors qu’il y a des insulines moins chère produites ailleurs comme en Inde ou en Chine… Pourquoi ? Et bien à cause des « coûts réglementaires » nous dit l’intéressé : la réglementation est très stricte, il y a des normes de qualité, c’est « un investissement à faire ». Ah bon ? Juste avant l’investissement n’existait a priori pas ou bien était quantité négligeable pour les 3 gros laboratoires. « 
Propos sortis de leur contexte et de nouveau des arguments d’autorité.  En matière de R&D, et autres coûts rentrant dans le prix de l’insuline, je vous invite à lire l’article des NIH de 2018 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6157569/    dont le résumé ci-dessous est assez parlant :
“High prices for insulin pose a barrier to treatment for people living with diabetes, with an estimated 50% of 100 million patients needing insulin lacking reliable access. As insulin analogues replace regular human insulin (RHI) globally, their relative prices will become increasingly important. Three originator companies control 96% of the global insulin market, and few biosimilar insulins are available. We estimated the price reductions that could be achieved if numerous biosimilar manufacturers entered the insulin market.
Data on the price of active pharmaceutical ingredient (API) exported from India were retrieved from an online customs database. Manufacturers of insulins were contacted for price quotes. Where market API prices could not be identified, prices were estimated based on comparison of similarity, in terms of manufacturing process, with APIs for which prices were available. Potential biosimilar prices were estimated by adding costs of excipients, formulation, transport, development and regulatory costs, and a profit margin.
Results : The manufacturing processes for RHI and insulin analogues are similar. API prices were US$24 750/kg for RHI, US$68 757/kg for insulin glargine and an estimated         US$100000/kg for other analogues. Estimated biosimilar prices were US$48–71 per patient per year for RHI, US$49–72 for neutral protamine Hagedorn (NPH) insulin and US$78–133 for analogues (except detemir: US$283–365).
Conclusion: Treatment with biosimilar RHI and insulin NPH could cost ≤US$72 per year and with insulin analogues ≤US$133 per year. Estimated biosimilar prices were markedly lower than the current prices for insulin analogues. Widespread availability at estimated prices may allow substantial savings globally.”
L’ article du Congressional Research Service de 2018 «Insulin Products and the Cost of Diabetes Treatment » de Judith A. Johnson, est également intéressant :

Price of Insulin, Cost of Manufacture, and Profit
 The price of a drug often has very little basis in the cost of manufacturing a drug. Also, it is very rare to find data on manufacturing costs; this is considered to be proprietary information. However, a 1995 paper in Biotechnology and Bioengineering focused on the process used by Eli Lilly in the commercial production of insulin using E. coli bacteria. The authors found that the total cost involved in making enough insulin to treat one patient per year is $33.60. This amount would be altered by inflation but would be offset by process improvements. Most of the manufacturing cost (94.2%) is associated with the recovery and purification of insulin; the remainder (5.8%) is the fermentation process using E. coli.
The economic analysis includes the cost of raw materials, product separation materials, facility overhead (depreciation and maintenance of the facility), treatment and disposal of waste materials, and labor of plant operators and laboratory scientists who perform analysis of the process and product (quality control/quality assurance).
It does not account for other costs, such as the cost of vialing and quality assurance of vialing, distribution costs, promotion and advertising costs, and briefly mentions research and development cost recapture.
In the case of insulin, however, much of the initial basic research—original drug discovery and patient trials—was performed 100 years ago. Other more recent costs, such as developing the recombinant DNA fermentation process (over 35 years ago) and the creation of insulin analogs (about 20 years ago) may account for some portion of the current price of insulin products, but exactly how much is known only by the manufacturers. The pricing of insulin could also reflect accounting for research costs of other drug products, both the past costs of drugs that were not successful as well as future products that are currently under development.
A September 2018 study published in BMJ Global Health calculates that a year’s supply of human insulin could be $48 to $71 per person and between $78 and $133 for analog insulins; this amount would cover production costs and still deliver a profit to the manufacturer.
How much profit is fair is another piece of the drug pricing puzzle. A November 2017 Government Accountability Office (GAO) report found that the average profit margin was 20% in 2015 for the largest 25 drug companies, compared with 6.7% for the largest 500 companies in general. The three insulin manufacturers are among the largest 25 drug companies. Cette dernière partie est précisément tout le problème … https://www.verywellhealth.com/insulin-prices-how-much-does-insulin-cost-and-why-5081872

Bref, ça dépend pour qui, et surtout, cela valide le fait que l’on a comparé ici uniquement des coûts de fabrication sans tenir compte de la R&D et des coûts réglementaires…

 » Alors évidemment, on ne va pas ici jouer le tout blanc ou tout noir, un marché concentré auprès de 3 fournisseurs est effectivement un problème, Arte s’engouffre dans la thèse de l’entente entre eux sur les prix, parle d’activité de lobbying intensif auprès des gouvernements. Les labos font des profits record alors que dans certains pays comme les États-Unis, l’insuline vitale est un produit de luxe inabordable. On ne va pas dire le contraire, mais il est dommage de venir dans ce contexte avec des arguments biaisés ou peu rigoureux. « 

Permettez-moi une nouvelle fois de vous demander d’apporter des sources. Vous portez une nouvelle fois des jugements et accusations sans fondements. Je vous invite à relire les infos que je partage plus haut.

 » Le diabète, c’est une lutte à vie. Au-delà des barrières hygiéno-diététiques, les médicaments sont le seul salut une fois dans l’engrenage de la maladie. Il y a des lignes de traitement successives, d’abord des antidiabétiques oraux, puis l’insuline. La raison est qu’il y a épuisement progressif de l’efficacité des traitements. Alors on essaie de passer le plus tard possible à l’insuline. Dans le film, ce n’est pas une réalité scientifique ou médicale. C’est un piège créé par les laboratoires pharmaceutiques pour s’enrichir. Bien…
Pour illustrer cela, bien évidemment : un témoignage qui appuie la thèse. Un monsieur diabétique explique avoir été bourré de médicaments mais avoir fait une crise d’hypoglycémie qui a failli lui coûter la vie. Depuis il a abandonné tous les médicaments et suit un régime alimentaire strict et tout va bien. Un cas exceptionnel pour cette personne âgée qui heureusement est capable d’activité physique. « 
Vos propos font ici encore de sérieux raccourcis pour ne dire que ça. Vous évoquez un « épuisement progressif de l’efficacité des traitements ». Remettons les choses dans leur contexte : le monsieur diabétique dont vous parlez, M. Wilfried Staenger, souffre de diabète de type 2.

Il dit lui-même que le régime alimentaire, l’exercice physique, le changement de style de vie lui ont permis d’arrêter les médicaments. Il suit une discipline de vie stricte, basée sur une bonne alimentation et du sport. Il s’agit cependant de rémission, chose dont il a conscience, PAS de guérison. L’insuline, dans des cas comme le sien, n’est utilisée qu’en tout dernier recours quand plus rien d’autre ne marche et ne marche que si le patient accepte de faire ce qu’il faut !

Je suis diabétique de type 1, mon mari est type 2. Nous avons l’un et l’autre une discipline de vie similaire, avec une alimentation très variée et équilibrée et faisons pas mal de sport. Lorsque l’on vit avec un diabète, le « régime » alimentaire fait partie du traitement, que l’on soit 1 ou 2, simplement pour normaliser autant que possible le taux de sucre dans le sang et ainsi éviter les complications. Chez les DT2, c’est de fait suffisant pour certains, pas pour d’autres mais on ne peut pas tirer de conclusions hâtives comme vous le faites. M. Staenger dit simplement qu’aujourd’hui, il est heureux et qu’il vit bien au rythme de son nouveau mode de vie (il suffit d’écouter la V.O., il le dit clairement lui-même). Il n’est pas une exception mais il faut intégrer de nombreux autres paramètres dans l’équation, chose que vous ne faites pas. Un diabétique à Oran, Casablanca, en Laponie ou simplement au fin fond de nos campagnes par exemple aura plus de difficultés avec de telles règles de vie en raison notamment d’un contexte socio-économico-culturel différent du nôtre ! Cela demande par exemple aussi une volonté qui fait largement défaut à beaucoup. Et il y a de nombreux autres paramètres, médicaux aussi, qu’il faudrait aborder.

 » On a aussi plus loin un médecin généraliste qui nous explique qu’une glycémie élevé c’est pas bon, gros facteur de risque de diabète et de son aggravation, mais que baisser la glycémie « linéairement » n’apporte pas forcément de bienfaits en proportions. Oui c’est « contre-intuitif » dit-il, au point que « s’acharner » à baisser la glycémie, ça ne fait qu’augmenter le risque. Ah… « 

Vos propos font ici encore de sérieux raccourcis et sortent les choses de leur contexte. Vous faites une fois de plus l’amalgame entre les diabètes de type 1 et 2.
 » « L’obsession de la glycémie » = scandale Avandia de 2007 ?
Arte nous parle d’Avandia (rosiglitazone), un antidiabétique commercialisé avec grand succès par le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline) dont on découvre post commercialisations des effets indésirables cardiaques. Un cardiologue américain lanceur d’alerte a étudié le dossier des études cliniques du médicament à l’époque et découvert une hausse de 40 % des infarctus du myocarde chez les patients, idem pour la mortalité cardiovasculaire.
Un ancien membre de la FDA nous explique que ce qui s’est passé est une omission par GSK de déclaration d’événements indésirables cardiovasculaires restés dans leurs dossiers. Pas vraiment puisque le médecin a trouvé toutes les données sur internet, elles étaient donc publique. Pourtant les agences sanitaires n’auraient donc pas eu accès à des informations essentielles de sécurité d’emploi pour juger correctement du rapport bénéfice/risque de la molécule.
Ce qu’Arte ne dit pas, c’est qu’ultérieurement, la FDA a levé toutes les restrictions imposées à Avandia pour sa commercialisation, jugeant l’absence de sur-risque cardiovasculaire. Dommage, cette omission… « 

Il s’avère cependant que des études de 2020 et 2022, soit 3 ans et 5 ans plus tard, montrent que les risques sont confirmés.
Look at Avandia Data Shows Stronger Link to Heart Problems – Feb 6, 2020 by Mary Caffrey  https://www.everydayhealth.com/type-2-diabetes/heart-risks-from-diabetes-drug-avandia-confirmed-in-new-study/
https://www.managedhealthcareexecutive.com/view/look-avandia-data-shows-stronger-link-heart-problems
16.03.2022 – Side effects of Avandia (ça ne donne pas envie d’utiliser) https://www.medicalnewstoday.com/articles/drugs-avandia-side-effects#mild-side-effects
 » Toujours est-il qu’Arte va prendre cette affaire comme le symbole d’un problème pour l’évaluation des antidiabétiques par les autorités sanitaires : elles ne s’intéresseraient qu’à l’effet des médicaments potentiels sur la glycémie. Ah bon ? pourtant la démonstration antérieure montre que ce n’est pas le problème. Le problème mis en avant, ce sont des données de sécurité qui n’auraient pas été fournies aux autorités comme il se doit. Il y a une faille dans le raisonnement…
De fait, la balance bénéfice/risque est la base de l’évaluation des médicaments, et ce quelle que soit l’aire thérapeutique. Arte prétend que ce n’est pas le cas pour les antidiabétiques, pour lesquels on ne regarderait que l’effet du médicament sur la glycémie. Mais Arte ne le démontre pas et pour cause, parce que c’est faux, bien au contraire avec l’affaire de l’Avandia, elle démontre le contraire. « 

L’Avandia a été le point de départ d’une nouvelle pratique de vérification mais Arte ne le savait pas encore, question de timing.

 » Sempiternelle confusion entre lien et conflit d’intérêt
On nous parle maintenant des agonistes du GLP-1 (sémaglutide, marque Ozempic et liraglutide), nouvelle classe d’antidiabétiques lancés par Novo Nordisk. Arte se fend d’une attaque en règle sur le Pr Bernard Charbonnel, diabétologue de la Société francophone du diabète. Cet expert, nous révèle-t-on, a perçu près de 50 000 euros par an en moyenne des laboratoires dans la dernière décennie. Dans le film, c’est la présomption de culpabilité qui prime : « Dans quelle mesure peut-on se fier » à sa parole, nous déclare-t-on sur on ton suspicieux. À décharge d’Arte, on laisse le Pr Charbonnel s’exprimer sur le sujet, qu’il considère pollué par ces accusations alors qu’il a principalement participé à des études cliniques pour évaluer les médicaments expérimentaux. « Je ne vois pas comment on peut faire avancer la science sans participer à des études« . Il regrette que d’entrée de jeu, tout ce qu’il dit soit considéré comme biaisé.. Il voudrait des justifications à cette attitude. Et il a raison. Le problème des détracteurs est qu’ils ne savent pas que les études en question ne sont pas biaisées et qu’y avoir participé n’a pas changé le résultat dans un sens ou dans l’autre, mais aussi que les sommes touchées de l’industrie ne sont pas des cadeaux, interdits strictement, mais une juste rémunération pour avoir participé à l’évaluation objective des médicaments en développement.
Là, Arte évoque à nouveau la HAS et nous montre visuellement avoir consulté soigneusement un rapport en émanant. Comme précédemment, un avis négatif catégorique, les analogues GLP 1 n’apporteraient pas grand chose et sont à réserver à certains patients selon la HAS. Ce qu’Arte omet de dire, c’est que c’est un vieux rapport, surtout pour une classe nouvelle de médicaments, puisqu’il a 10 ans. Et oui, le médicament liraglutide a été commercialisé peu après ce rapport. À quoi rime-t-il donc de s’appuyer sur des données d’étude pré-commercialisation alors qu’on dispose de 10 ans d’utilisation en vie réelle ? Ce sont à nouveau des données périmées que l’on nous sert comme vérité. « 

Qu’est-ce qu’un conflit d’intérêt ? Constitue un conflit d’intérêts toute situation d’interférence entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de nature à influencer ou à paraître influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif d’une fonction. »
Charbonnel – conflit d’intérêt ?
https://www.quechoisir.org/actualite-conflits-d-interets-des-medecins-le-site-officiel-incomplet-n4895/#:~:text=Vous%20trouverez%20l’information%20sur,.sante.gouv.fr.  
La transparence des liens entre médecins et laboratoires est une nécessité absolue, les récents scandales autour du médicament l’ont montré et l’UFC-Que Choisir dénonce régulièrement les conflits d’intérêts entre professionnels de santé et industrie pharmaceutique. Le site Transparence Santé, édité sous l’égide du ministère de la Santé, répertorie les avantages versés par les industriels de la santé (laboratoires pharmaceutiques, industrie cosmétique, fabricants de dispositifs médicaux, etc.) non seulement aux médecins, mais à l’ensemble des professionnels de santé, aux étudiants, aux hôpitaux, aux cliniques, associations de patients, etc. Par rapport aux données publiées depuis octobre 2013 sous la responsabilité de l’Ordre des médecins, notamment, c’est un progrès, car les informations sont plus lisibles, et il est possible de faire une recherche multicritères.
Mais il manque toujours l’essentiel : certes, l’existence de conventions de recherche – ces accords qui formalisent la participation à une recherche ou à un essai clinique – est mentionnée, mais leur montant n’est pas précisé. Or les sommes s’élèvent à des dizaines de milliers d’euros, et scellent des liens forts entre les industriels et les médecins
Plus grave encore, les conventions commerciales – c’est-à-dire les contrats prévoyant une rémunération en contrepartie d’une intervention lors d’un colloque ou d’un congrès – sont totalement passées sous silence. Or elles représentent des montants très importants, et sont l’occasion pour les industriels de nouer des relations privilégiées, d’employeur à employé, avec les médecins.
Le Quotidien du médecin -Lancement de « Euros for docs », base de données européenne sur les liens d’argent entre labos et médecins – PAR MARTIN DUMAS PRIMBAULT – PUBLIÉ LE 01/06/2021
https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/medicament/lancement-de-euros-docs-base-de-donnees-europeenne-sur-les-liens-dargent-entre-labos-et-medecins
Créée par deux Français cracks en informatique, Pierre-Alain Jachiet et Luc Martinon, cette immense base de données agglomère les informations issues de registres publics ou d’initiatives indépendantes de transparence dans onze pays européens : Espagne, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni, Italie, Belgique, Allemagne, Suisse, Danemark, Irlande et Suède. La France rejoindra la liste très prochainement.
https://www.eurosfordocs.fr/
« Tout démontre que l’influence de l’industrie pharmaceutique sur les médecins, les institutions politiques et les processus de réglementation est pernicieuse, expliquent au « Monde » les informaticiens pour justifier leur initiative. La pression des médias et des citoyens est la seule solution pour faire changer les mentalités. »
« Laboratoires et entreprises de technologie médicale dépensent énormément d’argent pour promouvoir leurs produits auprès des médecins et autres professionnels de santé, peut-on lire sur le site. À ce jour, « Euros for docs » recense entre 2017 et 2019 près de 1,8 million de liens d’intérêt pour un total de 8,5 milliards d’euros versés par les labos aux professionnels de santé.
« Ce marketing prend la forme de cadeaux, dîners, conférences très bien rémunérées, bourses de recherches, sponsoring etc. », explique encore « Euros for docs » qui s’oppose à l’idée que la collaboration entre industrie pharmaceutique et professionnels de santé bénéficie aux patients.
Bien au contraire, ces liens d’argent « faussent le savoir et la pratique médicale » et « alourdissent le coût des dépenses de santé ». « Bien que cela bénéficie aux médecins financièrement (ou pour leur carrière), cela peut exposer les patients à des risques inutiles », expose le site internet. « Plusieurs scandales dans le domaine de la santé ont à maintes reprises mis ces pratiques problématiques au premier plan et exigent une réglementation plus stricte », avancent les informaticiens.
En 2014, à la suite du scandale du Mediator, le gouvernement français avait déjà lancé une base de données similaire intitulée Transparence-Santé. Mais celle-ci était déjà jugée imparfaite par Pierre-Alain Jachiet qui a créé en 2018 Eurosfordocs.fr afin d’en faciliter l’exploration.

Je n’ai pas copié les infos sur Euros for Docs mais vous pourrez vérifier facilement vous-même qu’en 2022 il en était à 518.000 euros et 817 déclarations depuis 2012 ainsi que 91 conventions sans montant traçable (les plus élevées).
Sempiternel amalgame de quel côté ?
Je conclurai simplement en disant que votre article se positionne théoriquement du côté de la science mais accumule les approximations et les erreurs. De plus, il n’y a aucune référence alors que c’est la base de toute discussion qui doit s’appuyer sur des écrits scientifiques rigoureux. Aucune source mais des arguments d’autorité.
J’espère sincèrement ne pas vous avoir trop fâchée mais pouvoir rouvrir la discussion et éventuellement déboucher sur des modifications de votre article.
Anne Durieux

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  1. Lavrenti

    A lire les extraits, ça fait penser à un mélange d’arrogance, d’incompétence et de procès d’intention.

    De temps à autres, pour un renouvellement d’ordonnance, je dois passer chez un médecin généraliste.
    Je n’ai pas de statistiques fiables mais une même question revient régulièrement après que j’ai présenté ma demande : « Quelle est votre glycémie? »
    Bien sur la réponse est « 1 gramme par litre » ça évite de prolonger inutilement la conversation.

    Je pense que c’est le même type de comportement que l’on retrouve ici.

    Un exemplaire du même genre avait expliqué que le masque était totalement inutile pour se protéger du covid au début de l’épidémie.
    On venait de se rendre compte que les stocks étaient très insuffisant, il ne fallait pas affoler le troupeau donc un individu se considérant comme un sachant diffusait une fausse information pour que les êtres inférieurs continuent de brouter sans paniquer.

    En bref, une grande gueule de comptoir arrogant, méprisant et incapable d’accorder la moindre forme de pertinence à cette population dont il est pourtant dépendant : les malades. Et qui du coup ne se rend même pas compte qu’il ne comprend pas le sujet dont il parle avec autant de hauteur que d’absence d’à propos.

    Du point de vue d’un type I de l’enfance jusqu’à la mort et qui vit sa maladie consciemment H24 ça passe très mal.

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