Grâce à monsieur Xavier Darcos, de l’Académie française, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, ancien ministre de l’Éducation nationale, président de la Fondation d’entreprise Sanofi Espoir, les mathématiques n’ont jamais été aussi faciles : « je multiplie ma Lantus par 0 d’ASMR, ce qui nous donne un prix majoré de 50%… »
Catégorie : Diabète à but lucratif (Page 11 sur 12)
La pétition sur Change.org, lancée il y a quelques jours par la Ligue contre le cancer, connait un grand succès. Elle mériterait d’être transposée au diabète, où les traitements les plus onéreux ne sont même pas véritablement innovants.
https://www.change.org/p/pour-la-fin-des-prix-exorbitants-d…
Une page FB et une nouvelle pétition pour que le FreeStyle Libre soit accessible, à l’initiative, notamment, de Lucile Carré, jeune DT1 brillante qui avait témoigné dans mon bouquin.
https://www.facebook.com/CapteurRembourse/?fref=ts
https://www.change.org/p/marisol-touraine-ministre-de-la-sa…
http://www.liberation.fr/futurs/2016/04/07/la-lutte-contre-les-conflits-d-interets-dans-le-domaine-de-la-sante-ne-fait-que-commencer_1444634
Xavier Darcos dame de charité chez Sanofi
Monsieur le Ministre,
Vous avez accepté, il y a quelques mois, la présidence de la Fondation d’Entreprise Sanofi Espoir. Cette structure a pour devise « agir pour réduire les inégalités en santé ». Mais elle est financée par des profits réalisés au détriment des comptes publics, par le prix de vente et de remboursement excessif de certains médicaments, et tout particulièrement des insulines.
Que faites-vous dans cette galère? Accepteriez-vous de diriger une ONG environnementale sponsorisée par des estampeurs à la taxe carbone? Votre prédécesseur, Jean-François Dehecq, était un chef d’entreprise visionnaire, mais la société qu’il a créée et fait prospérer a beaucoup changé depuis son départ : fleuron du capitalisme à la française elle n’en incarne plus que les pires dérives : le patriotisme économique dévoyé au profit des cabinets ministériels et des fonds de pension américains, les aides de l’Etat utilisées pour financer les plans sociaux à motif boursier, la chape de plomb sur le diabète.
Vous n’avez pas une réputation d’affairiste (je n’ose pas imaginer que vous perceviez le moindre émolument ou remboursement de frais) et vous n’aviez probablement pas conscience, en répondant à cette sollicitation, que vous serviriez de caution à une entreprise d’optimisation fiscale et médiatique.
Si vous souhaitez sincèrement « agir pour réduire les inégalités en santé », pourquoi n’obtenez-vous pas de vos amis qu’ils cessent leur forcing sur l’insuline et les bandelettes, condamnant à mort les diabétiques de type 1 dans les pays pauvres, et dégradant les économies des autres nations?
Sanofi est visé par de nombreuses plaintes et procédures, notamment aux Etats-Unis pour ses médicaments (Dépakine, Lemtrada, Gardasil, Revaxis) et ses méthodes (les dizaines de millions de dollars de pots-de-vins versés pour que ses traitements pour le diabète soient privilégiés). Les milliards perçus indûment chaque année sur l’insuline à action lente (vendue et remboursée 50% au-dessus de ses concurrentes, avec une amélioration de service médical rendu officiellement nulle) sont une honte. Tôt ou tard le scandale de la Lantus émergera. Ne couvrez pas les coupables, vous risquez de tâcher votre bel habit vert.
Et vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
http://fondation-sanofi-espoir.com
#diabete
#Sanofi
#Darcos
Dextro en fête, oui, c’est le nom de la joyeuse association qui diffuse ce film. Je n’ai pas osé afficher ce message hier, on aurait pu penser à un poisson d’avril. Nous en sommes là. Tout est dit dans cette vidéo, y compris le lecteur et la première dose de consommables offerts par le pharmacien (heureusement certains renâclent à jouer les dealers), c’est à la fois hilarant et consternant. Comme le dit l’écrivain Blandine Rinkel « le monde se change en un vaste film de Benoit Forgeard ».
En septembre 2014 vous avez présenté le FreeStyle Libre, un appareil de mesure qui ne guérit pas notre maladie mais permet de mieux la comprendre, et mieux la soigner, sans douleur, avec une ergonomie simple, à un prix raisonnable (le même que celui des horribles dextros). Depuis, vous n’avez même pas constitué de dossier de remboursement. Qu’est-ce que vous fabriquez?
Pensez aux diabétiques qui n’ont pas les moyens de s’offrir votreinvention, ou qui se saignent pour l’acquérir, à ceux (presque tous) qui ont du mal à cerner leur glycémie et pour lesquels votre dispositif permet d’améliorer grandement les choses, pensez aux enfants, à leurs parents, lâchez vos business-plans et vos tableaux Excel!
Trente ans après votre ratatinade française sur le sida, et le refus par les autorités sanitaires comme le gouvernement d’utiliser votre test, ce qui coûta la vie à tant d’hémophiles, il est insensé que la même inertie se manifeste, au profit des mêmes protagonistes (n’oublions pas que Diagnostics Pasteur, de sinistre mémoire, c’est Sanofi.
Vous avez de la chance, nous aussi nous sommes des moutons mal représentés, mais notre gratitude, immense, pour votre invention, risque de tourner au mépris pour vos méthodes commerciales. Lorsque vos concurrents seront parvenus à copier votre trouvaille il sera inutile de jouer la corde sensible, nous nous souviendrons de votre indifférence et de votre tiédeur.
Depuis quelques semaines, comme par magie, des pages entières consacrées au diabète surgissent dans les media.
Tout à commencé avec une pleine page dans le Journal du Dimanche du 21 février. Un article édifiant titré « Maïwenn, enfant du diabète » sur un livre sponsorisé par l’Aide aux Jeunes Diabétiques. Le lecteur du JDD peut ainsi apprendre que grâce à la pompe à insuline la petite diabétique ne se pique plus…
Un encadré annonce l’arrivée imminente d’un pancréas artificiel (étant moi-même originaire du Midi je me permets de souligner que le CHU de Montpellier est en la matière le champion mondial des tartarinades et des effets d’annonce) et le projet Diabeloop (« développé par la start-up du même nom et financé par des fonds publics »).
Un deuxième encadré est consacré au FreeStyle Libre (maintenant qu’Abbott peuvent le produire ils sont un peu plus bavards). On touche alors le fond, puisqu’un expert (anonyme) ose déclarer : « C’est bien d’avoir des chiffres mais qu’en font les malades? est-ce que ça va améliorer à long terme l’équilibre de la glycémie? Les résultats des études cliniques ne sont pas spectaculaires ».
Qui est cet expert? Quels sont ses éventuels liens d’intérêt? Il serait très intéressant de le savoir, j’espère qu’Anne-Laure Barret, la journaliste santé du JDD, aura l’honnêteté de le préciser.
Dans son édition du 14 mars, Le Parisien Aujourd’hui en France prend le relais sur le Diabeloop, usine à gaz de conception déjà obsolète mais vrai attrape-gogos pour investisseurs. Quand on lui demande si le pancréas artificiel est une solution après une ablation de l’organe, le docteur Charpentier, caution médicale de l’entreprise, décrète élégamment que « le cancer du pancréas a malheureusement, dans la plupart des cas, un pronostic à court terme mauvais, et le problème de ces patients n’est pas un contrôle strict de la glycémie ». Délicatesse.
Le passage le plus drôle : « Par rapport à ses concurrents étrangers, Diabeloop {initié en 2011 et promis pour 2018-2019} se distingue par un service à distance 24 heures sur 24, avec un tableau de suivi par des infirmiers spécialisés. Diabeloop propose également une fonction de soutien “en cas de ras-le-bol ou de coup de stress », précise le diabétologue Guillaume Charpentier ». Il était urgent que Le Parisien parle de ce projet qui n’a encore aucune concrétisation : « Diabeloop est attendu de pied ferme par les 200 000 personnes touchées en France par le diabète de type 1 », même si Erik Huneker, directeur général de Diabeloop, envisage son extension à certains type 2.
Enfin, mercredi 23 mars, Le Monde publie deux pages Grand Angle avec un message volontariste adapté au lectorat du quotidien : il faut que l’Etat rembourse plus encore pour le diabète, tout particulièrement pour les fausses innovations concernant le diabète de type 2. Mais le quotidien a le mérite de mentionner que ces pages sont un « Communiqué », autrement dit qu’une agence de communication en est à l’origine.
Le point commun de toutes ces publications est de détourner le regard des questions intéressantes, du scandale du sur-remboursement de la Lantus (50% au-dessus de ses concurrentes avec une ASMR inexistante), de celui de Sophia ou de la stratégie commerciale pitoyable d’Abbott. Enfin, aucune des pistes conduisant à la guérison du diabète de type 1 n’y est abordée, alors que les premiers résultats sont déjà là.
La direction de l’Aide aux Jeunes Diabétiques, qui fait le black-out sur mon bouquin parce que j’ai osé évoquer certains liens d’intérêts, va-t-elle boycotter les Hôpiltaux de Paris?
Lorsque mon livre est sorti fin octobre je me suis retrouvé confronté, sur LCI puis sur France Inter, aux énormités d’un diabétologue, Jean-Jacques Altman, chef de service à l’hôpital Georges Pompidou.
https://www.youtube.com/watch?v=U6AiY__HoZQ
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-le-diab…
Ainsi celui-ci n’hésitait pas à déclarer que bien des diabétiques de type 1 n’avaient jamais fait d’hypoglycémie ni d’acidocétose, ou que le FreeStyle Libre coûtait deux fois plus cher que les bandelettes antiques (faux dès qu’on fait 8 dextros par jour, ce qui est souvent le minimum pour y voir un peu clair).
De tels mensonges ne sont pas innocents, ils visent à culpabiliser les diabétiques, à leur faire comprendre que si ils souffrent c’est parce qu’ils se traitent mal. Mais pourquoi une telle hargne?
J’ai pensé qu’il s’agissait simplement du conformisme et de l’orgueil d’un praticien bousculé dans ses certitudes et son confort (à l’apparition de la Lantus Altman interdisait à ses internes d’expliquer aux diabétiques qu’ils pouvaient désormais manger quand ils voulaient, alors que c’est bien l’intérêt de ce genre d’insuline lente). Des diabétologues m’ont éclairé : Jean-Jacques Altman ne se contente pas d’émarger à l’Assistance Publique, ou de publier en perruque (son Grand Livre du diabète, insipide à tous points de vue, est un excellent cadeau pour quelqu’un qu’on n’aime pas). Il a monté, avec son fils Pierre-Camille, le service d’accompagnement myDiabby (mais d’où sortent-ils des anglicismes aussi ridicules et infantilisants?).
Ce concept de « disease management » a été importé des Etats-Unis par Frédéric Van Roekeghem lorsqu’il dirigeait l’Assurance-maladie (il pantoufle aujourd’hui dans les assurances). C’est grâce à lui que le service Sophia sévit et ponctionne les comptes publics pour des conseils téléphoniques approximatifs et une revue affligeante. La famille Altman a eu la bonne idée d’appliquer la recette au diabète gestationnel. Jean-Jacques Altman se garde bien de mentionner cette activité dans ses prises de position publiques. Et moi qui le prenais pour un imbécile…