Ça démarre gentiment mais ça commence à être pas mal à partir de 39″, là en cinquante secondes tout y passe : l’observance, la punition des complications etc. Ce service inepte, qui coûte un bras à la CNAM, ne rend service qu’à ceux qu’il enrichit, et les soignants eux-mêmes ont du mal à comprendre comment l’État peut encore lui consacrer des dizaines de millions chaque année.
Catégorie : Diabète à but lucratif (Page 9 sur 12)
Regard apeuré avant la récitation, le personnel Sophia débite sa leçon. Tous les mots-clés sont là : « acteurs de leur maladie », « éducation thérapeutique », « accompagnement », « coaching », « complications ». Et toujours l’ambiguité sur le type de diabète, préjudiciable aux DT1 comme aux DT2. Entendre un médecin parler à tort de « pathologie »* est toujours un régal. A quand l’ETS (Éducation Thérapeutique du Soignant)?
(*) : ce mot ne désigne pas la maladie mais l’étude de celle-ci.
Distribué gratuitement en pharmacie mais vendu officiellement 6€ par numéro, Diabète Mag, comme son supplément Le Gourmand Diabétique (marque déposée*) est une feuille de chou indigente, rédigée avec des ciseaux par la mystérieuse Eva Folley, dont il est difficile de connaitre les qualifications ou l’existence réelle. Évidemment la confusion DT1-DT2 est à son comble, et les conseils diététiques valent leur pesant d’hydrates de carbone : « Au petit déjeuner, privilégier les céréales et les produits laitiers, sans oublier les jus de fruits, riches en vitamines ». Avec 85% de glucides au compteur sur les céréales et les jus de fruits le DT2 a de beaux jours devant lui.
En dernière page, une belle pub Accu-Chek (« Le sourire au bout des doigts »). LE SOURIRE AU BOUT DES DOIGTS. Ils ont osé, ils l’ont fait. Rien ne les arrête.
(*) Quelques autres appellations déposées par le même entrepreneur : Alcool de frite, Lingerie Magazine, Santerama. Cette maladie attire les génies.
http://www.diabetemagazine.fr/magazine
Sur ce qu’il faut bien appeler le scandale de la Dépakine, la presse nationale (à l’exception d’un excellent reportage de BFM TV) brille par sa discrétion. Les journaux régionaux, contactés par les familles et l’association qu’elles ont dû créer pour que ce drame soit reconnu, sont plus téméraires. Ne pouvant plus éteindre l’incendie, le gouvernement va désormais s’employer à dégager sa responsabilité pénale ainsi que celle du laboratoire, et se substituer, à coup de Fonds d’indemnisation, à la responsabilité civile de celui-ci.
http://www.ledauphine.com/sante/2016/05/06/la-depakine-nouveau-scandale
Charité bien ordonnée commence par soi-même. Xavier Darcos, académicien-patachon, immortel au point que personne n’a encore remarqué son élection, pensait pantoufler à la tête de la Fondation d’Entreprise Sanofi Espoir et d’un beau projet : utiliser son carnet d’adresse, et une vague cause défiscalisée qui ne mange pas de pain, pour permettre à l’Areva du diabète de s’implanter dans les pays émergents. Mais cette sinécure risque de virer au cauchemar.
Acte manqué? Madame Darcos, qui caresse le rêve de devenir député LR lors des prochaines législatives, a choisi l’Essonne comme aire de parachutage. Sur les terres du CNTS.
http://www.letelegramme.fr/…/depakine-on-nous-a-trahis-18-0…
http://www.ledauphine.com/…/05/06/la-depakine-nouveau-scand…
http://fondation-sanofi-espoir.com
Il y a 6 mois, Léonard Vernet, qui dirige l’épatante Fondation Romande pour la Recherche sur le Diabète, m’avait signalé une nouvelle insuline lente, la Tresiba, déjà disponible en Suisse et dans d’autres pays, parfois depuis plusieurs années. D’une durée d’action bien supérieure à ses concurrentes (72 heures), elle permet, avec une injection par jour, de prendre en charge les besoins du métabolisme avec une stabilité accrue.
Heureux de cette bonne nouvelle, je me renseigne auprès de mon médecin et de ma pharmacie. Aucune trace ici, y compris sous son appellation d’origine (insuline degludec). J’écris à Novo, qui la fabrique, pour en savoir plus. Pas de réponse. Je leur réécris plusieurs fois, idem.
J’ai été confronté à la même absence totale de réaction lorsque j’ai cherché à rencontrer des responsables de Sanofi en préparant mon livre. Voulant éviter tout manichéisme et les clichés simplistes sur l’industrie pharmaceutique, je souhaitais comprendre et pouvoir exposer leur vision des choses.
Après les fautes de carre de Servier attaquant Irène Frachon, mettant fin ainsi à l’indifférence suscitée jusque-là par ses déclarations sur le Mediator, tout dialogue semble impossible. On ne parle qu’aux associations de patients agréées, et financées.
C’est très inamical, et insultant à l’égard des diabétiques, dont le malheur fait le bonheur de Novo (et un taux de rentabilité à plus de 30%*) depuis tant d’années. Aucune grande marque, dans aucun domaine, ne se permet de traiter ainsi ses clients. Mais il est vrai que dans le diabète ceux-ci sont captifs, entre les mains de trois entreprises qui se partagent le gâteau, alignent leurs tarifs, y compris sur les produits génériques ou biosimilaires. La grossièreté de Novo-Nordisk, comme celle de Sanofi, est une manifestation mineure de leur abus de position dominante.
Travaillant dans l’industrie du disque, j’ai vu des fusions de majors cassées à Bruxelles pour moins que ça. Faut-il que nous allions devant la Commission européenne?
(*) : 30% de rentabilité (20% seulement pour ces gagne-petit de Sanofi), c’est près du triple de ce que promettait Bernard Madoff…
Les bandelettes n’ont pas progressé depuis les années 80, leur prix si. Vendues littéralement 10 fois trop cher, le racket est indolore en France pour les diabétiques de tout type,qui bénéficient du 100% (mais pas pour les comptes de l’Assurance Maladie). Ailleurs c’est une autre affaire. Dans les pays pauvres qui y ont accès, les diabétiques doivent se rendre à l’hôpital pour faire un dextro ; et chez les riches, comme aux USA, ceux qui ne bénéficient pas des bonnes assurances rament.
Photo prise dans les rues de New York par Blandine Rinkel.
Ce qui a du mal à passer, ce n’est pas que les actionnaires de Sanofi surpayent leurs dirigeants (tant pis pour eux). C’est que leurs bénéfices (7,3 milliards d’euros de résultat net l’an dernier, pour 34,5 milliards de chiffre d’affaires) soient réalisés avec l’argent public. Que leurs insulines bénéficient de privilèges et d’avantages tarifaires exorbitants, au détriment des comptes sociaux. Que l’ensemble des diabétologues et associations qui interviennent dans le débat-public ont des liens d’intérêt avec eux.
Qu’ils sont perclus de procédures aux États-Unis pour la nocivité de certains de leurs produits (en France tout va bien grâce à leurs compagnons de route). Qu’ils licencient, échappent à l’impôt grâce à la défiscalisation des oeuvres d’art, tout en bénéficiant des aides de l’État-providence.
http://www.liberation.fr/france/2016/05/04/sanofi-16-millions-qui-ont-du-mal-a-passer_1450653
Le sous-préfet Weinberg et le docteur Brandicourt ne sont ni des entrepreneurs, ni des inventeurs. Ils sont donc condamnés à mettre la main sur les idées des autres, le plus souvent pour les enterrer. C’est ainsi qu’ils ont abandonné l’insuline en spray Afrezza et lâché ses concepteurs, MannKind. Tout diabétique un peu affranchi aurait pu leur expliquer que le projet n’avait guère d’intérêt : l’insuline à inhaler est une vieille idée de non-diabétique, de goy du diabète ignorant les véritabies attentes des patients.
Ils n’ont pas inventé la poudre, donc, mais ils persistent à chercher de nouvelles cibles, comme ici avec Medivation, qu’ils courtisent avec leur élégance habituelle.
Pardon d’insister sur cette boite, je ne suis pas Sanophobe ni un fanatique de pureté morale ou de transparence, mais nous aurons beaucoup de mal à faire évoluer positivement les choses dans le domaine du diabète tant que certaines pratiques ne seront pas proscrites.