Diabète et méchant

Tout espérer, ne rien attendre.

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« COMING OUT » D’UNE DIABÉTIQUE

Diabétique de type 1 depuis décembre 2016, j’ai voulu profiter de la journée mondiale du diabète pour informer sur les réseaux sociaux mon entourage moins proche et recadrer gentiment mes amis bienveillants et bien intentionnés qui ne sont pas à l’abri de grosses maladresses face à ma pathologie qu’ils ne connaissent que très peu ou pas du tout. C’était aussi l’occasion d’exprimer mon ressenti, dans ma vie de tous les jours, avec mon entourage, avec les soignants…

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« En cette fin de journée mondiale du diabète, je fais un coming out peu commun.

Comme beaucoup d’entre vous le savent déjà, j’ai été diagnostiquée diabétique de type 1 il y a presque un an. Et non! Cette maladie n’est pas réservée aux enfants, adolescents et très jeunes adultes!

Presque du jour au lendemain, j’ai brutalement basculé en mode survie après une terrible acidocétose diabétique: je suis dépendante des stylos d’insuline que j’ai en permanence sur moi pour vivre, et j’ai du faire le deuil de l’insouciance. Désormais, j’ai une nouvelle mission dans la vie, celle d’imiter au plus près le fonctionnement normal de mon pancréas défaillant en surveillant ma glycémie en continu, sans relâche, pour calculer les doses d’insuline dont j’ai besoin pour vivre.

Alors je voudrais vous dire…

Quand vous me demandez comment je fais pour me piquer parce que vous, vous ne le pourriez pas, vous tomberiez dans les pommes… Moi je ne me pose pas la question. Je me pique parce que c’est vital. C’est un geste pluriquotidien que j’ai intégré dans ma routine juste pour pouvoir continuer à vivre.

Quand vous me trouvez obsessionnelle parce que je passe trop souvent à votre goût mon lecteur de glycémie sur l’arrière de mon bras pour scanner mon dispositif de mesure en continu du glucose… Si un jour vous devenez diabétique – ce que je ne vous souhaite pas, je ne le voudrais pas pour mon pire ennemi – vous gérerez à votre guise. C’est ma façon à moi de gérer ma maladie. Respectez-la.

Quand vous me voyez manger une pâtisserie… Ne me demandez pas si j’y ai droit. Si je le fais, c’est ma responsabilité. Je m’injecterai quelques unités de plus d’insuline et ça ira. Et non! Ce n’est pas parce que j’ai mangé trop de sucre que je suis devenue diabétique!

Quand vous m’invitez à dîner ou à déjeuner… Ne culpabilisez pas de cuisiner des mets riches en glucides, n’en faites pas tout un plat! Je gère. Tout va bien. Si j’en ai envie, j’en mangerai, j’ai toujours mes stylos d’insuline sur moi. Et si je n’en ai pas envie, je piocherai dans ce que vous me servirez et je m’adapterai.

Aux diabétologues et autres diététiciennes qui me rabâchent que le Nutella et la Danette font partie d’une alimentation normale (« Il faut bien se faire plaisir! »)… Que dire? Rien. C’est une cause perdue à mes yeux. Je n’ai pas besoin de vous pour gérer ma maladie. Je continue à vous voir tous les trimestres pour avoir mon ordonnance, mais je ne calcule plus vos conseils bidons distillés avec un air condescendant de sachant.

Enfin, mes chers amis, évitez les « ma pauvre » et autres regards emplis de pitié en me demandant quinze fois dans la même conversation si ça va. J’ai déjà assez de mes émotions à gérer.

Et aussi, je ne finirai pas avec une amputation des orteils, ni aveugle, ni avec une greffe de rein comme « quelqu’un que vous connaissez ». J’ai l’intention de vivre très longtemps en bonne santé, même si j’ai une maladie handicapante. J’ai plus que jamais besoin de joie dans ma vie, pas de prédictions anxiogènes.

Alors traitez-moi normalement, comme avant… »

DÉPÉNALISATION DE L’INSULINE

Article impeccable d’Eric Favereau dans Libération d’aujourd’hui :

http://www.liberation.fr/planete/2017/11/14/l-insuline-chere-fait-payer-un-lourd-tribut-aux-diabetiques_1610113

L’insuline chère fait payer un lourd tribut aux diabétiques

— 14 novembre 2017 à 21:16favereau

Le 14 novembre, date de la Journée mondiale contre le diabète, est aussi le jour de la naissance de Frederick Banting, considéré comme le découvreur de l’insuline. Et depuis quelques années, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’alarme sur la progression inquiétante de cette maladie chronique grave, qui fonctionne un peu comme le miroir déformant des dérèglements dans nos modes de vie.
Les chiffres sont impressionnants. En 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) faisait état de plus de 420 millions de diabétiques à travers le monde, près de quatre fois plus qu’en 1980. Et, plus symptomatique, leur nombre a augmenté bien plus rapidement dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.
Les conséquences de la maladie sont connues et terriblement lourdes : les diabétiques peuvent souffrir de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents vasculaires cérébraux, d’accidents cardiaques et parfois même subir une amputation des membres inférieurs. En 2015, l’OMS estimait que 1,6 million de décès étaient directement dus au diabète qui, en 2030, sera la septième cause de mortalité dans le monde…

Et pourtant, il y a un traitement. Mais pour qui ? Bertrand Burgalat – producteur, musicien et lui-même diabétique – en a fait son combat. Il y a deux ans, il publiait un livre aux allures de pamphlet, Diabétiquement vôtre (éditions Calmann-Lévy), dans lequel il dénonçait l’incroyable immobilisme dans la prise en charge de cette maladie. Au passage, il pointait la rente de situation des grandes firmes pharmaceutiques sur l’insuline, «vendue à des prix exorbitants», en tout cas «inaccessibles pour les pays pauvres».
Cela fait pourtant presque cent ans qu’un étudiant canadien a reçu la première injection de cette hormone qui lui sauva la vie. Et l’on ne peut que s’étonner en constatant que l’insuline continue d’être «sur la liste des dix liquides les plus chers au monde», «et sans aucune version générique».

Finaudes, les firmes qui la commercialisent font d’infimes changements dans les formules existantes pour maintenir leur tarif à la hausse et rendre difficile la possibilité d’un générique. «Aujourd’hui, trois sociétés commercialisent l’insuline et se partagent un marché mondial de 30 milliards d’euros, rappelle Bertrand Burgalat dans une tribune parue lundi dans le Figaro. En raison de la politique tarifaire de ces trois groupes et de leurs ententes, cette hormone est devenue inabordable pour la plupart des malades dans le monde.» Un exemple ? Dans la revue The Lancet, une étude s’est attardée sur 26 pays d’Afrique subsaharienne. Elle révèle que l’insuline n’est disponible, dans le service public, que dans 30 % des pays, «avec un prix qui est prohibitif». Aux Etats-Unis, les trois firmes – Novo Nordisk, Sanofi et Eli Lilly – sont visées par une plainte collective de patients les accusant d’entente illicite.

Éric Favereau

 

 

LA BELLE ET LE DIABÈTE

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Le 14 novembre est un jour atroce pour les diabétiques, et particulièrement pour ceux du premier type. C’est le jour des annonces sans lendemain et de toutes les approximations, le jour où les prébendiers du diabète dégainent leurs argumentaires et leur camelote. Mais cette fois-ci, en France, les choses ne se sont pas du tout passées comme ça.

Toutes ces années à prêcher dans le désert n’auront peut être pas été vaines : le dossier de Chloé Hecketsveiler en une du Monde de ce soir confirme toutes nos ratiocinations. La tribune du Figaro ce matin est un signe très positif, et l’article d’Annabel Benhaiem dans le Huffington Post nous apporte quantité de messages de diabétiques sur la même longueur d’ondes. Parmi ces courriers et ces demandes d’adhésion (pardon pour l’organisation encore embryonnaire, qui nous rapproche du service commercial d’Abbott…) celui de Julien Ostan est tout à fait significatif, je me permets d’en reproduire un extrait ici :

« Je suis diabétique de type 1 depuis mes 11 ans, j’en ai désormais 34 et me reconnais dans l’action que vous diligentez. J’ai créé comme vous un blog en 2014, dont vous trouverez l’adresse plus bas. Abandonné depuis car inaudible. »

Ce site, c’est La belle et le diabète : https://labelleetlediabete.wordpress.com. Il est formidable. Tout DT1 passé par le laser et certaines injonctions irréalistes se reconnaitra dans les trois textes qu’on peut y découvrir.

Il y a beaucoup, beaucoup à faire et les petites victoires d’aujourd’hui risquent d’être  bien éphémères. Mais ces liens qui se tissent, et ces changements culturels sont très encourageants.

 

 

L’INSULINE TROP CHÈRE TUE

article publié dans le Figaro du 14 novembre

Iletin

Le 14 novembre, le monde célèbre la journée mondiale du diabète et la naissance de Frederick Banting, à l’origine de la découverte de l’insuline en 1922. Derrière l’éphéméride et les discours convenus, les appels intéressés au dépistage symbolisent tous les paradoxes de ce fléau : alors que ces campagnes mercantiles de recrutement ambitionnent de transformer chaque non diabétique en « pré-diabétique » médicalisé, l’insuline est plus que jamais inaccessible à une majorité de ceux qu’elle pourrait sauver et qui, sans elle, meurent dans d’atroces souffrances.

Rien ne justifie cela. Dans un geste altruiste, les inventeurs de ce médicament indispensable à la survie des patients avaient choisi de le laisser à la disposition de tous. En 1923, ils en avaient cédé le brevet pour un dollar symbolique à l’université de Toronto et convaincu Lilly, le laboratoire qui avait permis sa commercialisation, de ne pas revendiquer sa méthode de stabilisation du produit. “L’insuline ne m’appartient pas, elle appartient au monde entier”, déclarait Frédérick Banting. Aujourd’hui, grâce au génie et à la générosité de ce chercheur, trois sociétés se partagent un marché mondial de 30 milliards d’euros. La première d’entre elles, en 2015, a réalisé un chiffre d’affaires de 14,5 milliards pour un résultat net de 4,67 milliards. Grâce à leur politique tarifaire et leurs ententes, cette hormone est devenue inabordable pour la plupart des malades dans la grande majorité des pays pauvres, mais aussi dans les sociétés les plus riches comme aux Etats-Unis, où son tarif, triplé entre 2002 et 2013, est hors d’atteinte des personnes dépourvues de couverture sociale.

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En Afrique, il n’y a pas beaucoup de diabétiques insulinodépendants parce qu’ils sont morts. Moins de la moitié des enfants sont diagnostiqués et, lorsqu’ils le sont, leur espérance de vie est inférieure à un an, faute d’accès à l’insuline et à des soins adéquats. Une récente étude du Lancet portant sur 26 pays d’Afrique subsaharienne établit que cette hormone n’est disponible, dans le service public, que dans 30% des Etats, et son prix prohibitif. L’approvisionnement en insuline y mobilise, en moyenne, 17% des revenus d’un foyer, plus du double lorsqu’on y ajoute le coût des lecteurs de glycémie, des bandelettes et des seringues. Certains parents de jeunes enfants malades doivent se résoudre à ne pas les soigner et à les laisser agoniser afin de pouvoir faire vivre le reste de leur famille.

Au coût du médicament s’ajoute une pénurie de personnels de santé préparés à la détection et à la gestion de cette affection. Leur formation est souvent indexée sur la volonté de bailleurs de fonds internationaux pour lesquels le diabète, et les autres maladies non transmissibles, ne sont pas prioritaires. Alors que 70% des décès dans le monde leur sont imputables, avec les coûts afférents pour la collectivité, moins de 2% de l’ensemble des investissements financiers mondiaux en matière de santé leur sont dédiés.

Pourquoi seules trois entreprises dans le monde fabriquent-elles l’insuline ? Pourquoi les autorités de santé ne prennent-elles pas leurs responsabilités afin d’éviter qu’en 2017, près d’un siècle après sa découverte, des diabétiques meurent à cause de son prix, qu’aucune innovation majeure ne justifie ?

Gloire à Banting. Honte à ceux qui le trahissent.

Bertrand Burgalat

lien vers l’article : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/11/13/31003-20171113ARTFIG00197-bertrand-burgalat-l-insuline-trop-chere-la-rend-inaccessible-a-la-majorite-des-diabetiques-dans-le-monde.php

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JOURNEE MONDIALE DU DIABETE : CONNAISSEZ LES SYMPTOMES DU DIABETE DE TYPE 1 !

Leonard Thompson, le premier patient traité à l'insulineChaque année, la journée mondiale du diabète revient, et chaque année, les médias retentissent d’appels au dépistage du diabète de type 2 et de lamentations sur la gravité de cette maladie pourtant silencieuse.

Du diabète de type 1 et des autres diabètes minoritaires, il n’est que très peu question, ou alors vraiment en passant… et nous voici repartis pour une année de diagnostics erronés (grippe, gastro-entérite, dépression, potomanie…) ou tardifs, qui conduiront trop de personnes nouvellement frappées par le diabète de type 1 au coma, voire à la mort.

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9ÈME RENCONTRE DU 1ER TYPE

aviron

Nous nous réunirons à Paris, comme chaque dernier dimanche, le 26 novembre de 15h à 17h, au 1er étage du Café de la Mairie, 8 place Saint Sulpice.

DT1 et autres formes minoritaires, types 2 en rupture de ban, parents, enfants, proches et timides sont les bienvenus.
 
Nous aurons le plaisir de recevoir Erik Huneker, directeur général et cofondateur de la société Diabeloop, si souvent étrillée ici. Merci à lui de venir dialoguer avec nous.

UNE ETUDE DE LA JDRF MONTRE LES BENEFICES DE LA MESURE DE LA GLYCEMIE EN CONTINU DURANT LA GROSSESSE DES DIABETIQUES DE TYPE 1

Butterfly Green-underside Blue - Glaucopsyche alexis 01Merci, encore une fois, à Alain Altier, de nous avoir signalé ce communiqué de presse de la JDRF :

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LES VRAIES BONNES NOUVELLES (14)

Merci à Alain Altier de nous avoir transmis cette information publiée aujourd’hui par Le Quotidien du Médecin.

https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2017/10/30/diabete-de-type-1-des-cellules-beta-pancreatiques-artificielles-testees-chez-la-souris_851881?xtor=EPR-1-%5BNL_derniere_heure%5D-20171030#utm_source=qdm&utm_medium=newsletter&utm_term=&utm_content=20171030&utm_campaign=NL_derniereheure

 

8ème RENCONTRE DU 1er TYPE

Nous nous réunirons à Pcordee-1aris, comme chaque dernier dimanche, le 29 octobre de 15h à 17h, au 1er étage du Café de la Mairie, 8 place Saint Sulpice. DT1 et autres formes minoritaires, DT2 en rupture de ban, parents, enfants, proches et timides sont les bienvenus.CafeDeLaMairie1_8_PlStSulpice

LES ILLUSIONS DU PROGRÈS

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Sur Europe 1* ce matin, une chronique désolante d’Anicet Mbida annonçant une nouvelle ère grandiose : la lecture du taux de glucose par tatouage…
Décidément, nous allons peut être devenir immortels mais nous resterons diabétiques tant que la recherche se fourvoiera dans ce genre d’impasses.

(*dermal-abyss-mit-screenshot-vimeo_1024) : c’est encore plus rageant quand on sait les sommes engrangées par cette radio avec des publicités lamentables pour des lecteurs de glycémie dépassés.

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2016 - Diabète et Méchant